Le président Daniel Noboa a déclaré l’état d’urgence pour une durée de 60 jours en Équateur à la suite de l’évasion de l’un des prisonniers les plus dangereux du pays, José Adolfo Macías Salazar, alias Fito, chef du redoutable gang Los Choneros. Cette évasion a déclenché plusieurs émeutes dans différentes prisons équatoriennes, exacerbant la crise carcérale.
Fito, connu pour ses liens présumés avec des cartels mexicains, s’est échappé d’une prison de la province de Guayas, incitant le gouvernement à prendre des mesures drastiques. L’état d’urgence décrété par le président comprend un couvre-feu nocturne et matinal dans l’objectif de restaurer l’ordre dans un contexte où les détenus de six établissements pénitentiaires ont pris le contrôle, entraînant des affrontements et la prise d’otages de plusieurs gardes.
Le président Noboa a affirmé que son gouvernement ne négocierait pas avec les terroristes et mettrait tout en œuvre pour rétablir la paix. L’utilisation de l’état d’exception permettra un renforcement de l’intervention des forces armées en soutien à la police pour assurer la sécurité intérieure, notamment dans les centres pénitentiaires.
Depuis la déclaration de l’état d’urgence, des incidents ont été signalés dans diverses régions du pays. À Quito, un policier a été enlevé, et des explosions ont été rapportées en réponse aux mesures gouvernementales. Le secrétaire général de la communication de la présidence, Roberto Izurieta, a déclaré que près de 3 000 policiers et militaires participent à une opération de recherche intensive à l’intérieur de la prison d’où s’est échappé Fito, qualifié de criminel extrêmement dangereux aux activités terroristes.
Cette crise carcérale survient dans un contexte déjà tendu, marqué par des récents transferts de chefs de gangs vers des prisons prétendument plus sécurisées, provoquant des émeutes. De plus, la situation sécuritaire en Équateur s’est détériorée ces dernières années, avec une montée de la violence et des liens avérés entre certains membres du système judiciaire et des trafiquants de drogue, comme en témoigne l’opération Metastasis qui a conduit à l’arrestation de juges, procureurs et policiers impliqués dans de tels liens.
Cette alerte maximale souligne la nécessité urgente de prendre des mesures décisives pour rétablir la sécurité dans le pays, confronté à une vague de violence sans précédent, plaçant l’Équateur parmi les nations les plus dangereuses du monde avec un taux de mortalité de 40 pour 100 000 habitants