La Corée du Sud a récemment approuvé une loi visant à interdire l’élevage, la vente et l’abattage de chiens destinés à la consommation de viande. Cette pratique, enracinée depuis des siècles, a été remise en question par l’évolution des habitudes de consommation sud-coréennes, où les chiens sont devenus des animaux de compagnie plutôt que des sources alimentaires.
La nouvelle législation, adoptée le 9 janvier, prévoit des sanctions sévères pour ceux qui enfreignent l’interdiction. Les contrevenants s’exposeront à des amendes et à des peines pouvant aller jusqu’à trois ans de prison. Toutefois, la loi n’entrera en vigueur qu’après une période de trois ans, laissant aux éleveurs, bouchers et restaurateurs le temps de trouver des alternatives économiques, voire de fermer leurs entreprises. Le gouvernement s’engage à soutenir les secteurs touchés par cette transition.
Avec pour objectif d’éliminer cette pratique d’ici 2027, la loi reflète l’évolution des attitudes, notamment chez les jeunes. En 2023, seuls 8 % des personnes interrogées avaient essayé la viande de chien au cours de l’année écoulée, marquant une baisse significative par rapport à 2015.
Le boshintang, un plat traditionnel utilisant de la viande canine, était populaire parmi les générations plus âgées mais moins prisé par les jeunes. En 2023, on recensait environ 1 600 restaurants de viande de chien et 1 150 fermes canines en Corée du Sud.
Cette décision, soutenue par le président actuel Yoon Suk Yeol et la Première dame Kim Keon Hee, fait suite à des tentatives antérieures infructueuses d’interdire la consommation de viande de chien. Les groupes de défense des droits des animaux saluent cette mesure depuis des décennies, tandis que les éleveurs de chiens de consommation, conscients de la perte de popularité de leur tradition, espèrent que celle-ci disparaîtra naturellement avec le temps. Cependant, beaucoup d’entre eux, généralement âgés entre 60 et 70 ans, font face à des défis économiques importants liés à cette transition