Ils font face au danger de l’obscurité, du viol, du meurtre, et du trafic d’êtres humains. Ils sont confrontés aux malheurs et à la faim, luttant contre la dureté de l’hiver et le froid intense, ainsi que la chaleur estivale. C’est une situation tragique pour les sans-abri dont les souffrances se sont intensifiées avec la vague de froid intense qui a frappé la plupart des wilayas algériennes. Personne ne se soucie de leurs souffrances ou ne les prend en pitié.
« Le bien ne vient pas de la rue », a résumé une femme quadragénaire sa détresse. Elle dormait sur du carton, enveloppée dans une couverture usée et poussiéreuse, accompagnée de ses deux enfants. Dans un ton de désespoir et de douleur, elle avait choisi le seuil d’entrée d’une banque, non loin du siège de l’Assemblée nationale à Alger. Elle fait partie des milliers de sans-abri qui ont trouvé refuge dans les rues et les espaces publics après que la vie soit devenue insupportable pour eux. Ils passent des nuits froides sans abri, se réfugiant dans les entrées d’immeubles, les passages couverts, certaines stations de bus, et tout endroit offrant un abri contre la pluie, le froid, et les prédateurs humains, qui ne font pas de distinction entre les jeunes et les vieux, les hommes et les femmes. Ils ont formé un décor frappant dans la capitale. Au cours d’une tournée nocturne de notre équipe, nous avons été témoins de scènes de sans-abri dormant à même le sol avec des matelas sur leurs dos, des enfants à proximité dans une situation catastrophique qui suscite la compassion. Quelques prostituées et homosexuels rôdaient autour d’eux, attendant leurs généreux clients dans leurs voitures sombres, ignorant les souffrances et les tragédies des sans-abri, surtout que la nuit dans la capitale est connue pour son froid intense qui pénètre jusque dans les os de ces corps maigres, affaiblis par la faim et la maladie.
Un homme d’âge mûr était assis sur les marches en béton près de la poste, tenant ses mains sur sa bouche pour tenter de les réchauffer. Malgré notre approche, il ne nous a pas remarqués, comme s’il vivait dans un monde à part, loin du monde qui l’entoure. Cependant, nous avons réussi à briser son silence et à lui parler, pour découvrir qu’il était sans-abri depuis 15 ans et d’origine inconnue, chassé de chez lui à l’âge de 18 ans par la famille qui l’avait élevé. Dans une rue adjacente, dans le quartier chic de Didouche Mourad à Alger, des sans-abri se blottissent dans des cartons. C’est là que nous avons trouvé Mme Khadija, entourée d’enfants sans-abri, des sacs de vêtements et des couvertures usagées. Elle nous a dit qu’elle n’avait jamais été mariée et s’était retrouvée dans la rue, devenant mère de enfants dont elle ne connaissait pas les pères après que son frère aîné eut vendu la maison qui l’abritait, avec sa sœur décédée depuis des années.
Dans le quartier de Didouche Mourad à Alger, des sans-abri s’entassent dans des cartons. C’est là que nous avons trouvé Mme Khadija, entourée d’enfants sans-abri, des sacs de vêtements et des couvertures usagées. Elle nous a dit qu’elle n’avait jamais été mariée et s’était retrouvée dans la rue, devenant mère de plusieurs enfants dont elle ne connaissait pas les pères après que son frère aîné eut vendu la maison qui l’abritait, avec sa sœur décédée depuis des années.
En face d’elle, un homme et sa femme avec trois enfants nous ont dit qu’ils venaient de la wilaya de M’Sila et qu’ils n’étaient plus capables de payer le loyer d’un appartement. Leur venue dans la capitale était une opportunité pour mendier, après avoir été chassés de la maison qui s’est avérée ne pas appartenir à leur père. Ces situations, parmi des millions d’autres à travers la République, ne préoccupent personne. Notre maître Omar, que Dieu soit satisfait de lui, craignait que même un mulet trébuche en Irak, qu’il en soit tenu pour responsable pour n’avoir pas préparé le chemin pour lui. Alors, que dire de ceux qui nous gouvernent, qui ne se soucient pas des enfants de cette nation malheureuse, n’éprouvant aucune compassion ou pitié envers ce peuple opprimé. Ce régime impitoyable a tué plus d’un demi-million d’Algériens et est prêt à tuer la majorité du peuple pour rester au pouvoir.