Le président précédent du Parlement sud-africain a été appréhendé dans le cadre d’une enquête sur des actes de corruption, exacerbant les problèmes du Congrès national africain (ANC) alors que les élections de mai approchent. Nosiviwe Mapisa-Nqakula, qui a récemment démissionné de ses fonctions, s’est livrée à la police près de Pretoria, selon les procureurs. Elle est accusée de corruption et de blanchiment d’argent et comparaîtra devant le tribunal de Pretoria.
Cette arrestation survient à un moment délicat pour l’ANC, confronté à des difficultés dans les sondages d’opinion en raison de problèmes économiques et d’allégations de corruption et de mauvaise gestion. Mapisa-Nqakula, âgée de 67 ans, aurait sollicité d’importantes sommes d’argent d’un ancien entrepreneur militaire pendant son mandat de ministre de la Défense, bien qu’elle nie ces accusations. Malgré sa démission immédiate de la présidence du Parlement pour se concentrer sur l’enquête, elle proclame son innocence, affirmant que sa décision vise à préserver l’intégrité de l’institution.
La résidence de Mapisa-Nqakula a été perquisitionnée en mars par une équipe d’enquête, révélant des allégations de pots-de-vin d’une valeur de 2,3 millions de rands à un ancien entrepreneur militaire. Le Parlement a nommé son adjoint, Lechesa Tsinoli, pour la remplacer. Cependant, le principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique, demande une élection urgente d’un nouveau président.
Mapisa-Nqakula a été ministre de la Défense de 2014 à 2021 avant d’être nommée présidente du Parlement, une décision contestée en raison de ses performances jugées insatisfaisantes lors de troubles violents ayant fait plus de 300 morts. Les élections nationales et locales prévues le 29 mai pourraient voir l’ANC perdre sa majorité absolue pour la première fois depuis 1994, ce qui pourrait nécessiter la formation d’une coalition pour rester au pouvoir.