Abdoulaye Bathily, le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la Libye, a présenté sa démission mardi, citant l’incapacité des Nations Unies à agir efficacement pour soutenir le processus politique, face à des dirigeants qui privilégient leurs intérêts personnels au détriment de ceux du pays.
Bathily a exprimé sa frustration devant le Conseil de sécurité, expliquant que ses efforts pour répondre aux préoccupations des principales parties prenantes libyennes ont été constamment confrontés à une forte résistance, à des attentes déraisonnables et à un manque d’intérêt pour le bien-être du peuple libyen.
Il a souligné que depuis fin 2022, les efforts des Nations Unies pour résoudre la crise politique en Libye à travers des élections ont été entravés par des pressions nationales et régionales, révélant un manque d’engagement sérieux et une volonté délibérée de retarder les élections.
Bathily a critiqué les conditions préalables posées par les dirigeants libyens, les accusant de contredire leur engagement envers une solution dirigée par les Libyens eux-mêmes et pour les Libyens, et soulignant leur manque de bonne volonté jusqu’à présent.
Il a déploré que la Libye soit devenue un champ de bataille pour des rivalités féroces entre acteurs régionaux et internationaux, motivés par des intérêts géopolitiques, politiques et économiques, au détriment du peuple libyen.
Appelant à un règlement politique basé sur la négociation et le compromis, Bathily a insisté sur l’importance de ne pas laisser les aspirations des 2,8 millions d’électeurs libyens être ignorées au profit des intérêts étroits de quelques-uns.
En réponse, l’ambassadeur libyen Taher Al-Sunni a critiqué les intervenants étrangers pour leur hypocrisie, soulignant leur silence sur les souffrances à Gaza, tout en faisant des reproches à la Libye.
L’impasse politique persiste en Libye entre le Gouvernement d’unité nationale (GNU) reconnu par l’ONU, basé à Tripoli et dirigé par le Premier ministre Abdul Hamid Mohammed Dbeibah, et le Gouvernement de stabilité nationale (GNS), aligné avec la Chambre des représentants (HoR) et l’Armée nationale libyenne (LNA) sous le commandement du général Khalifa Haftar. Cette impasse perdure depuis le report indéfini des élections nationales libyennes prévues pour décembre 2021.