L’Algérie a récemment franchi une étape majeure dans son développement économique en passant de la 3e catégorie, «Revenu à intermédiaire inférieur», à la 2e catégorie, «Revenu à intermédiaire supérieur» dans la classification de la Banque Mondiale. Cette classification, actualisée chaque année, évalue la force économique des pays en se basant sur divers indicateurs économiques. Cette année, l’Algérie se distingue par une économie nationale revigorée, grâce aux mesures stratégiques initiées par l’État pour stimuler l’investissement, la consommation, diversifier l’économie, et améliorer le climat des affaires
En 2020, l’Algérie avait rétrogradé dans cette classification en raison d’un bilan économique négatif en 2019. Les contraintes de la pandémie mondiale de la Covid-19 ont également compliqué la situation en 2020 et 2021. Toutefois, l’État a réussi à limiter les effets négatifs de la pandémie et à maintenir l’économie à flot. Ce n’est qu’en 2022 que le processus de redressement a commencé à porter ses fruits, conduisant à une amélioration notable de la classification de l’Algérie auprès de la Banque mondiale en seulement deux ans.
La Banque mondiale classe les pays en fonction de leur Revenu national brut (RNB) par habitant, qui tient compte de la croissance économique, de l’inflation, des taux de change, et de l’évolution démographique. Pour 2024, un pays doit avoir un RNB par habitant compris entre 4 466 et 13 845 dollars américains pour être classé dans la catégorie de «Revenu à intermédiaire supérieur». En 2023, le RNB par habitant de l’Algérie a atteint 4 960 dollars, plaçant le pays parmi les économies les plus solides d’Afrique. À titre de comparaison, le RNB par habitant est de 6 750 $ en Afrique du Sud, de 3 900 $ en Égypte, et de 3 700 $ au Maroc.
La Banque mondiale a attribué cette amélioration à une refonte des statistiques des comptes nationaux par les autorités algériennes, alignée sur les normes internationales. Cette révision a conduit à une augmentation de 13,3 % en moyenne du PIB sur la période 2018-2022, grâce à une meilleure prise en compte de la recherche-développement, de la production dans l’administration publique, et de l’économie souterraine.
L’Algérie se classe également parmi les premiers pays africains en termes de Parité de pouvoir d’achat (PPA), un indicateur qui mesure le pouvoir d’achat de différentes devises pour un panier de biens et services similaires. En 2023, la PPA de l’Algérie s’élevait à 16 700 Int$ (dollar international), surpassant des pays comme l’Afrique du Sud (15 630 Int$), le Maroc (9 600 Int$), et le Nigeria (6 200 Int$). Seule l’Égypte, parmi les pays africains de plus de 35 millions d’habitants, affiche une meilleure PPA que l’Algérie avec 17 990 Int$.
Cette nouvelle classification renforce l’attractivité de l’Algérie pour les investisseurs étrangers. La hausse du RNB par habitant et de la PPA, ainsi que la baisse de l’inflation, sont des indicateurs d’une économie dynamique et solvable. Lors d’une récente visite en Algérie, Ousmane Dione, vice-président de la Banque mondiale, a souligné les efforts du pays pour donner plus de visibilité à l’international et a reconnu que les bons résultats économiques méritent d’être partagés. Dione a également exprimé l’engagement de la Banque mondiale à travailler en étroite collaboration avec les autorités algériennes pour optimiser le potentiel économique du pays.