À quelques mois de l’élection présidentielle du 6 octobre, le président tunisien Kaïs Saïed se trouve sous le feu des critiques. Selon un rapport de l’ONG anti-corruption I Watch, le bilan des cinq années de pouvoir de Saïed est loin d’être reluisant. Ce rapport, présenté à l’occasion des trois ans de son coup de force institutionnel, met en lumière les échecs et les promesses non tenues de son mandat.
Le rapport de l’ONG I Watch est basé sur les discours présidentiels, les données accessibles et les lois publiées au journal officiel. Il révèle que seules 9 des 72 promesses électorales de Kaïs Saïed ont été tenues. Ce bilan, largement critiqué, n’empêche pourtant pas Saïed de briguer un nouveau mandat.
Souhail Ferchichi, membre du comité exécutif d’I Watch, explique que ce baromètre politique, lancé en 2014, vise à évaluer les promesses électorales et les actions des décideurs pour assurer une atmosphère de redevabilité. Pour Kaïs Saïed, c’est la troisième évaluation de ce type, et les résultats sont accablants.
L’économie tunisienne est en difficulté. Le taux d’inflation est à 8%, le chômage stagne à 16% et la dette extérieure a augmenté. Malgré cela, Kaïs Saïed continue d’affirmer que la situation économique s’améliore, une déclaration en contradiction avec les réalités sur le terrain. Ferchichi souligne que les initiatives et déclarations de Saïed durant cette période ressemblent plus à une campagne électorale qu’à des mesures concrètes pour le peuple tunisien.
La répression politique est un autre aspect sombre du bilan de Kaïs Saïed. La majorité des opposants politiques sont en prison et les libertés se restreignent de plus en plus. Cette atmosphère de répression a créé un climat de peur et de méfiance parmi les citoyens, remettant en question l’intégrité du processus démocratique en Tunisie.
La prochaine élection présidentielle, prévue le 6 octobre 2024, sera la première depuis la promulgation de la Constitution de 2022. Kaïs Saïed a déjà annoncé sa candidature. Cette élection se déroule dans un contexte de mécontentement généralisé et de crise économique, des facteurs qui pourraient influencer fortement les résultats.
Le bilan des cinq ans de pouvoir de Kaïs Saïed est marqué par des promesses non tenues, une économie en difficulté et une répression croissante des libertés. Alors que l’élection présidentielle approche, la Tunisie se trouve à un carrefour décisif. Les électeurs devront décider s’ils souhaitent accorder un nouveau mandat à un président dont le bilan est largement critiqué, ou s’ils aspirent à un changement de direction pour leur pays.