Les récentes apparitions publiques de Kim Ju Ae, fille de Kim Jong-un, ont suscité des spéculations quant à une possible succession dynastique en Corée du Nord. Selon le Service national du renseignement sud-coréen (NIS), Kim Jong-un semble préparer sa fille adolescente à prendre la relève, marquant une potentielle quatrième génération de leadership pour la seule dynastie communiste au monde.
Depuis 2022, Kim Ju Ae a été fréquemment vue aux côtés de son père lors d’événements officiels, notamment des activités militaires. Cette visibilité accrue est interprétée par le NIS comme un signe de son rôle potentiel en tant qu’héritière. Le député sud-coréen Lee Seong-kweun a rapporté que le NIS considère Kim Ju Ae comme la continuatrice désignée, notant que Pyongyang ajuste soigneusement son exposition publique pour évaluer les réactions internes.
La préparation de Kim Ju Ae à la succession reflète une stratégie de long terme visant à maintenir la stabilité du régime. La désignation de Kim Ju Ae avec le titre honorifique de « hyangdo » (« grande personne de conseil ») par les médias d’État en mars dernier est significative. Ce titre, généralement réservé à un dirigeant ou à son successeur, renforce l’idée que Kim Jong-un met en place un plan successoral bien défini.
Le NIS a également révélé que Kim Jong-un est « fortement en surpoids » et qu’il est à « haut risque pour une maladie cardiaque », pesant environ 140 kg. Connu pour être un fumeur, Kim Jong-un aurait également des antécédents de forte tension artérielle et de diabète depuis ses 30 ans. Cette situation médicale pourrait accélérer la nécessité d’un plan de succession clair.
Bien que Kim Ju Ae soit la candidate la plus visible pour la succession, le NIS n’exclut pas la possibilité qu’un autre enfant de Kim Jong-un puisse émerger comme alternative. En effet, la Corée du Nord n’a pas encore fait d’annonce officielle concernant la succession. L’existence d’un fils de Kim Jong-un a été mentionnée par des sources sud-coréennes, mais n’a jamais été confirmée officiellement.
Depuis 1948, la dynastie Kim, également connue sous le nom de « lignée Paektu », domine la Corée du Nord. La légitimité de cette lignée est renforcée par une propagande historique qui lie la famille Kim à des racines mythiques profondes. Kim Jong-un, qui a succédé à son père Kim Jong-il en 2011, perpétue cette tradition dynastique. La préparation de sa fille, Kim Ju Ae, à prendre la relève pourrait être vue comme une continuité de cette stratégie dynastique.
La possible succession de Kim Ju Ae représente un développement crucial pour l’avenir de la Corée du Nord. Alors que le pays navigue à travers des défis internes et des tensions internationales, la stabilité du régime repose en grande partie sur une transition ordonnée du pouvoir. Les mouvements récents indiquent que Kim Jong-un prépare soigneusement cette transition, assurant ainsi la pérennité de la dynastie Kim au cœur du système politique nord-coréen. Les observateurs internationaux continueront de scruter attentivement les évolutions dans cette perspective, cherchant à comprendre les dynamiques internes de ce régime opaque.