Le récent limogeage de Smaïl Mohamed Saïd, ancien directeur de l’Office du Complexe Olympique (OCO) Mohamed Boudiaf, après les révélations scandaleuses sur l’état du stade Nelson Mandela, met en lumière les pratiques de cooptation et de gestion problématique dans le secteur sportif algérien. Le départ de Mohamed Saïd, précipité par la pression des supporters du MC Alger, a ouvert la voie à la nomination de Yacine Kada, une figure déjà en lice pour la gestion de ce complexe sportif.
Le stade Nelson Mandela, qui a coûté plus de 300 millions d’euros, est devenu un emblème de la négligence et de la mauvaise gestion. Les images montrant des gradins sales et une pelouse dégradée révèlent une incapacité flagrante de l’OCO à maintenir ce complexe sportif flambant neuf dans un état acceptable. Ce fiasco, survenu peu après l’inauguration du stade, souligne les carences profondes dans la gestion des infrastructures sportives en Algérie, marquées par une absence de suivi et d’entretien adéquat.
La nomination de Yacine Kada, nouveau directeur de l’OCO, suscite de vives interrogations. Perçu par certains comme un pion dans un jeu de chaises, Kada est le reflet d’une pratique de cooptation plutôt que d’une réelle volonté de réforme. Ancien directeur régional des activités sportives à Alger, Kada a été au cœur de controverses de gestion durant son précédent mandat. Sa nomination semble davantage motivée par des considérations politiques et des réseaux influents que par une évaluation objective de ses compétences.
Le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) a choisi de faire payer Smaïl Mohamed Saïd pour les défaillances sous sa direction, tout en plaçant Kada à la tête de l’OCO. Cette décision, plutôt qu’instituer une réforme substantielle, apparaît comme une solution palliative. Le retour de Mohamed Saïd à un poste moins visible au sein de l’OCO met en évidence la nature symbolique des sanctions dans ce contexte, qui ne s’attaquent pas aux véritables problèmes systémiques.
La gestion actuelle de l’OCO Mohamed Boudiaf et du stade Nelson Mandela expose les dysfonctionnements récurrents dans le système sportif algérien. Les changements de personnel, loin d’accompagner des réformes substantielles, se contentent souvent de déplacer les problèmes sans aborder les causes profondes. Yacine Kada, malgré sa nomination à un poste stratégique, devra prouver qu’il peut offrir une gestion transparente et efficace. Les observateurs attendent des actions concrètes pour restaurer la crédibilité et l’efficacité dans la gestion des infrastructures sportives en Algérie, loin des pratiques de cooptation qui ont marqué ses prédécesseurs.