Depuis le début de septembre, l’Ukraine a introduit sur le champ de bataille une nouvelle arme redoutable : les « drones dragons » équipés de munitions incendiaires à base de thermite. Ces drones, largement documentés dans des vidéos partagées sur les réseaux sociaux, sont utilisés pour larguer des traînées incandescentes capables de fondre les métaux, ciblant principalement les chars et les positions fortifiées russes. Si cette tactique marque une avancée technologique indéniable, elle suscite à la fois des éloges pour son efficacité militaire et de vives critiques en raison de ses implications éthiques et légales.
Les « drones dragons » ukrainiens utilisent la thermite, un mélange chimique qui brûle à des températures dépassant les 2 200°C, surpassant ainsi le napalm en termes de pouvoir destructeur. Connue pour sa capacité à brûler sous l’eau et sa résistance à l’extinction, la thermite a une longue histoire d’utilisation militaire. En associant ce composant à des drones accessibles commercialement, l’Ukraine a créé une arme à la fois redoutable et peu coûteuse, capable de neutraliser efficacement les équipements lourds et les infrastructures adverses.
Au-delà de leur efficacité matérielle, ces drones sont également un puissant outil de guerre psychologique. Les images de ces frappes, diffusées par l’armée ukrainienne, visent à semer la terreur parmi les forces russes, rappelant les scènes cauchemardesques des bombardements au napalm. Cette propagande visuelle sert à déstabiliser l’ennemi tout en boostant le moral des soldats ukrainiens
Toutefois, l’utilisation de munitions incendiaires n’est pas sans susciter des controverses. Bien que ces drones aient pour l’instant ciblé des positions militaires, leur usage effleure les lignes rouges du droit international. Le Protocole de 1980 sur les armes incendiaires et la Règle 85 du droit humanitaire international limitent leur emploi à des cas où il n’existe pas d’alternative moins destructrice. Si l’Ukraine semble encore respecter ces règles, l’usage répété de ces armes pourrait encourager la Russie à riposter avec des moyens similaires, risquant ainsi une escalade dangereuse et imprévisible.
Les « drones dragons » ukrainiens incarnent une avancée majeure dans la guerre moderne, combinant destruction matérielle et terreur psychologique. Toutefois, l’intensification de leur utilisation pourrait entraîner des violations des conventions internationales et aggraver les tensions entre les parties belligérantes. À mesure que ces drones prolifèrent, leur légitimité et leur impact, tant militaire que civil, feront l’objet de débats croissants et d’une vigilance accrue sur le respect des normes humanitaires.