Riad Salamé, ancien gouverneur de la Banque du Liban, demeure en détention depuis son arrestation le 3 septembre dernier. Accusé de détournement massif de fonds publics, son maintien en détention révèle la gravité des charges contre lui et les répercussions sur la crise économique croissante du Liban.
Salamé, qui a dirigé la Banque du Liban de 1993 à juillet 2023, est accusé d’avoir détourné d’importantes sommes d’argent, exacerbant ainsi la crise économique sévissant dans le pays. Cette détention prolongée met en exergue la portée des accusations et l’impact profond de ses actions sur la détresse économique croissante du Liban.
À 74 ans, Riad Salamé est la première figure de haut niveau arrêtée en lien avec l’effondrement économique du Liban. Les accusations portées contre lui incluent le détournement de fonds, l’enrichissement illicite et le blanchiment d’argent, avec des soupçons portant sur des détournements dépassant 40 millions de dollars. Salamé se défend de toute malversation et affirme coopérer avec la justice libanaise, bien que ses détracteurs le perçoivent comme un bouc émissaire de la crise.
Cette arrestation a provoqué des manifestations devant le palais de Justice, reflétant la colère et la frustration du public face à l’élite politique et économique du pays.
Depuis 2019, le Liban est plongé dans une crise économique sévère, avec une perte de plus de 98 % de la valeur de sa monnaie et un taux de pauvreté atteignant 44 % de la population. La détention de Salamé survient dans un climat de désespoir général, où les Libanais sont privés d’accès à leurs comptes bancaires et confrontés à des conditions de vie de plus en plus précaires.
Les accusations contre Salamé sont exacerbées par les sanctions économiques imposées par les États-Unis, le Canada et le Royaume-Uni, qui l’accusent d’avoir contribué à l’effondrement de l’État de droit au Liban. De plus, un mandat d’arrêt international a été lancé par la justice française, bien que le Liban refuse de procéder à son extradition.
L’arrestation de Salamé pourrait avoir des implications significatives pour le Liban. Elle pourrait intensifier la pression sur le gouvernement pour mettre en œuvre des réformes économiques et judiciaires nécessaires à la résolution de la crise. En parallèle, elle pourrait également révéler les lacunes systémiques dans la gouvernance et la corruption qui ont conduit à la situation actuelle.
La suite de l’enquête et les développements judiciaires seront cruciaux pour déterminer si cette affaire pourra servir de catalyseur pour des changements substantiels au Liban. Cependant, les défis pour la justice libanaise sont importants, notamment en termes de transparence et d’efficacité dans la poursuite des responsables de la crise.
En somme , bien que l’arrestation de Riad Salamé puisse sembler un pas vers la justice, elle représente en réalité un défi majeur pour le système judiciaire libanais et la capacité du pays à se redresser après des années de défaillances économiques et politiques.