L’ambassade des États-Unis en Irak a accusé des milices pro-iraniennes d’être responsables d’une attaque contre un centre diplomatique américain situé dans l’enceinte de l’aéroport international de Bagdad.
L’attaque, qui a eu lieu tard dans la soirée du mardi 10 septembre 2024, n’a heureusement causé aucune victime, mais a impliqué des tirs de roquettes Katioucha, selon un responsable sécuritaire irakien. Le centre visé, qui soutient logistiquement et médicalement le personnel américain en Irak, est une installation clé rattachée à l’ambassade des États-Unis.
Washington a rapidement réagi en pointant du doigt des groupes armés affiliés à l’Iran, opérant librement en Irak, comme responsables de cette attaque. Dans un communiqué publié vendredi, l’ambassade des États-Unis a réitéré son droit à l’autodéfense pour protéger ses infrastructures et son personnel diplomatique. Les autorités américaines ont par ailleurs renouvelé leur appel au gouvernement irakien, l’exhortant à respecter ses engagements quant à la protection des installations diplomatiques et militaires américaines sur son sol.
Ce nouvel incident survient dans un contexte diplomatique sensible, peu avant la visite officielle du président iranien Massoud Pezeshkian à Bagdad. Certains analystes, ainsi que les Brigades du Hezbollah, ont estimé que l’objectif de cette attaque pourrait avoir été de perturber cette visite de haut niveau. Le groupe pro-iranien a d’ailleurs demandé aux forces de sécurité irakiennes d’enquêter sur cette attaque et d’en identifier les auteurs.
Ce type d’attaque n’est pas inédit en Irak. Fin 2023, des frappes de drones et des tirs de roquettes avaient déjà visé des bases de la coalition internationale menée par les États-Unis en Irak et en Syrie, des actions revendiquées par des groupes armés soutenant la cause palestinienne à Gaza. Ces attaques témoignent de l’atmosphère de méfiance et de violence qui règne dans la région, avec les milices pro-iraniennes jouant un rôle central dans l’affaiblissement des intérêts américains en Irak.
L’incident de Bagdad se déroule alors que l’Irak et les États-Unis sont en pleine discussion sur le retrait des troupes américaines déployées dans le cadre de la coalition internationale antijihadiste. La présence militaire américaine en Irak reste une source de friction, particulièrement pour les milices chiites pro-iraniennes qui réclament le départ des forces étrangères.
Cet événement illustre à la fois les défis sécuritaires auxquels fait face la mission diplomatique américaine en Irak et l’influence complexe des dynamiques régionales sur la stabilité du pays, dans un jeu d’alliances et de rivalités entre grandes puissances qui façonnent l’avenir de la région.