Les relations entre Alger et Tunis sont présentées comme étant à leur apogée, renforcées par la récente visite du ministre tunisien des Affaires étrangères, Mohamed Ali Nafti, en Algérie. Lors d’une conférence de presse conjointe tenue samedi, le chef de la diplomatie algérienne, Ahmed Attaf, a souligné la solidité de ces relations, appuyées par une nouvelle initiative tripartite impliquant la Tunisie, l’Algérie et la Libye.
Cependant, une analyse plus critique du discours officiel révèle plusieurs faiblesses. Si les termes comme « fraternité », « solidarité », et « exemplarité » sont abondamment utilisés pour décrire la nature des relations bilatérales, le manque de précisions sur les actions concrètes soulève des questions. Les annonces répétées de coopération dans les secteurs économiques et sécuritaires, ainsi que le développement des zones frontalières, semblent être des promesses déjà entendues sans que des résultats palpables ne soient visibles.
Le ministre Attaf a mentionné des projets dans des secteurs clés comme l’énergie, les transports, la sécurité alimentaire et la gestion de l’eau, mais sans indiquer de calendriers ou d’étapes spécifiques pour ces initiatives. De plus, le recours fréquent à des déclarations redondantes sur l’exemplarité des relations entre les deux pays donne l’impression d’un discours davantage symbolique que pratique.
Par ailleurs, le prochain sommet tripartite entre l’Algérie, la Tunisie et la Libye, qui devrait se tenir à Tripoli, a été annoncé comme une étape cruciale. Pourtant, l’instabilité persistante en Libye et les défis sécuritaires dans la région laissent planer des doutes sur la faisabilité des engagements pris, surtout dans un contexte où l’influence des puissances extérieures continue de peser lourdement.
Enfin, le soutien affiché par Alger et Tunis pour une Libye unifiée et stable reste noble en théorie, mais le manque d’initiatives concrètes pour véritablement aider à la stabilisation de ce pays en crise affaiblit la portée de ces déclarations.