Dans notre pays frappé par le malheur, ôter la vie et commettre des meurtres, que Dieu a interdits, est devenu chose simple et banale. Un citoyen peut être tué simplement pour un mégot de cigarette ou quelques dinars. La vie des citoyens n’a plus de valeur ni de dignité : un père tue son fils pour sa belle épouse, un frère tue son frère pour une parcelle de terrain, une sœur tue sa sœur pour un homme syrien ou africain. Oui, meurtre et chaos règnent à une époque où les généraux font ce qu’ils veulent du peuple misérable. Personne ne peut poser de questions sur les revenus du pétrole et du gaz, ni sur le droit aux richesses. Tout le monde vit dans un tourbillon de méchanceté et de criminalité sans fin, dont le fil commence et se termine entre les mains des généraux.
Le crime d’aujourd’hui a eu lieu dans la cité Bouzaâroura à El Bouni, dans la wilaya de Annaba, quand un jeune homme d’une vingtaine d’années s’est présenté au poste de police de la région, accompagné de son jeune frère, pour signaler un meurtre qu’il avait commis envers sa sœur aînée, qui a deux ans de plus que lui. Elle était venue des Émirats Arabes Unis, portant une grossesse illégitime, sans que l’identité du père ne soit connue, ni celui du responsable de cette « grossesse illégitime ». Lorsque les agents de sécurité se sont rendus à l’appartement que le criminel leur avait indiqué, ils ont trouvé une jeune femme étranglée avec un câble métallique et un grand poignard planté dans son ventre, de manière brutale, qui a tué aussi le fœtus. Elle a été transférée à la morgue de l’hôpital universitaire Ibn Rochd de Annaba pour être examinée par un médecin légiste, qui a confirmé que la cause de la mort était le coup de poignard fatal, en plus des coups sur la tête et de l’étranglement.
Lorsqu’on a interrogé le meurtrier sur la raison de son acte, il a répondu que la victime avait refusé de lui donner l’argent qu’elle avait ramené avec elle des Émirats. Il insistait pour que sa sœur partage avec lui les « gains du Golfe », et l’avait menacée de la tuer à plusieurs reprises. Elle avait cependant persisté à vouloir garder l’argent pour son amant syrien et à ne rien donner à son frère, ce qui a poussé le criminel à la tuer pour se venger de son refus de lui donner sa part de l’argent de la prostitution du Golfe.