Le Premier ministre Nadir Larbaoui a présidé hier une réunion gouvernementale qui semble davantage tournée vers la communication que vers des actions concrètes et urgentes. Bien que les thèmes abordés lors de cette rencontre — tels que la sécurité alimentaire, les services publics et la lutte contre les incendies de forêts — soient essentiels, les mesures proposées semblent manquer d’ambition et de vision à long terme.
Le programme de stockage des céréales, par exemple, bien qu’important, apparaît comme une réponse trop timide face aux défis actuels du secteur agricole. La question des infrastructures agricoles et de la filière viande, traitée en coopération avec l’Union générale des paysans algériens, reste floue, sans explication précise sur les réelles avancées et les financements nécessaires pour concrétiser ces projets. De même, les promesses de renforcer la sécurité alimentaire semblent trop abstraites face à l’ampleur de la crise alimentaire qui touche de nombreuses régions du pays.
Quant au secteur de l’énergie, bien que des progrès aient été réalisés pour améliorer le raccordement au réseau électrique et au gaz, les efforts restent insuffisants pour répondre aux besoins énergétiques croissants du pays, notamment en ce qui concerne les zones rurales et les régions isolées. Les mesures annoncées, telles que l’électrification des zones agricoles, paraissent être une réponse ponctuelle sans véritable stratégie de développement durable.
Le bilan de la lutte contre les incendies de forêts de 2024, qui a vu une réduction de la superficie des zones brûlées, est certes positif, mais il est difficile de ne pas voir dans cette « réussite » une gestion réactive plutôt qu’une réelle anticipation. Les autorités semblent toujours dans une posture de réactivité face à une crise environnementale récurrente, sans qu’aucune stratégie préventive solide ne soit mise en place.
La révision du cadre réglementaire des Chambres de commerce et d’industrie, bien qu’elle puisse sembler nécessaire, soulève la question de savoir si ces ajustements suffiront réellement à renforcer l’accompagnement du développement économique. Ces réformes semblent plus être des ajustements superficiels que de véritables réformes structurelles, incapables de transformer en profondeur le paysage économique national.
Cette réunion gouvernementale laisse donc une impression de précipitation et de manque de cohérence dans les priorités. Si le gouvernement veut réellement répondre aux défis actuels, il devra adopter des mesures plus ambitieuses et une mise en œuvre plus rigoureuse.