« Oui, j’ai fui la maison avec un homme syrien, et je sais que je suis recherché pour des raisons familiales. Je gagne 2 000 dinars pour chaque client. Je suis adulte et libre de mes actes. S’il vous plaît, laissez-moi tranquille. J’habite dans cette cabane avec ma mère depuis plus de 12 ans et je travaille à Cap Falcon. Ce n’est pas de ma faute si j’aime les hommes. Ce qui se passe au palais d’El Mouradia est bien pire que ce qui se passe ici. »
Ce sont les paroles d’un homosexuel et d’une prostituée lors d’une intervention des services de sécurité nationale à Oran, visant des foyers de prostitution, des réseaux homosexuels et des repaires de criminels dans plusieurs zones chaudes et stations touristiques. La ville d’Oran est devenue l’une des plus dangereuses en Algérie en raison de l’expansion de toutes sortes de prostitution.
La première destination de notre équipe secrète a été la plage « Saint-Germain » à Aïn El-Turk, où les agents de sécurité ont découvert un repaire de prostitution et d’homosexualité. Il s’agissait d’un abri en tôle construit sous un grand rocher, géré par un jeune homosexuel connu sous le nom d’Amin ou « Mimi », vivant avec sa mère absente au moment de la descente. Selon ses dires, elle travaille dans une supérette. Lors de la fouille, des agents ont trouvé des boissons alcoolisées ainsi que des préservatifs et des stimulants sexuels, montrant que des soirées libertines étaient organisées, rassemblant des prostituées et des homosexuels locaux et venus d’ailleurs.
Le lieu servait manifestement de cadre pour des soirées libertines, attirant des prostituées et des homosexuels, locaux et venant d’autres régions. Lorsqu’il a été appréhendé, le jeune homme a tenté de se suicider en se jetant d’une falaise surplombant la mer, tout en criant : « Vous travaillez, moi aussi je travaille pour gagner ma vie. Que voulez-vous de moi ? Laissez-moi tranquille. » Cependant, les agents l’ont maîtrisé et conduit au poste de police de la daïra d’Aïn El-Turk.
Sur place, nous avons appris que cette localité est devenue un lieu de rendez-vous pour homosexuels et prostituées, attirant des touristes, notamment du Golfe. Ce lieu est désormais perçu comme un paradis pour les clients en quête de plaisirs charnels, une situation encouragée par certains généraux, notamment Chengriha, dans le but de promouvoir le tourisme en Algérie.