Jeudi, une position avancée des forces de sécurité, composée majoritairement de Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), a été ciblée par des groupes armés dans la région de Gnangdin, située près des frontières avec le Ghana et le Togo. Selon des sources sécuritaires, l’attaque a entraîné la mort de cinq VDP avant que les assaillants ne soient mis en déroute par une riposte armée.
Les VDP, supplétifs civils formés en trois mois, jouent un rôle clé dans la lutte contre les groupes armés au Burkina Faso. Recrutés au sein des communautés locales, ils sont équipés d’armes légères et opèrent aux côtés des forces régulières ou de manière autonome. Ces volontaires sont souvent en première ligne face à des assaillants lourdement armés, ce qui les expose à de lourdes pertes.
Une autre source sécuritaire a confirmé le bilan et précisé que les victimes ont été inhumées le même jour, dans un climat de vive émotion parmi la population locale.
Après l’enterrement des victimes, des habitants de la région ont exprimé leur colère en bloquant la RN16, un axe stratégique menant à la frontière togolaise. Ils dénoncent le retard dans l’intervention militaire, malgré la présence d’un détachement de l’armée dans la zone.
« Si des groupes armés peuvent encore attaquer malgré une présence militaire, cela montre qu’il reste beaucoup à faire pour sécuriser nos régions », a déploré un habitant sous couvert d’anonymat.
Le blocus a été levé quelques heures plus tard, après une intervention des autorités.
Depuis 2015, le Burkina Faso est plongé dans une spirale de violences jihadistes qui ont fait plus de 26 000 morts, selon l’ONG Acled. Ces violences, apparues initialement au Mali et au Niger, se sont rapidement étendues aux frontières burkinabées, exacerbant une crise sécuritaire sans précédent.
Depuis le coup d’État de septembre 2022, le capitaine Ibrahim Traoré dirige le pays avec la promesse de mettre fin à l’insécurité. Cependant, les attaques se poursuivent et les autorités communiquent peu sur ces événements.
Face à ces défis, le capitaine Traoré a annoncé la création de nouveaux Bataillons d’Intervention Rapide (BIR), par décret, pour renforcer la capacité de réponse des forces armées. Ces unités seront chargées de mener des interventions rapides et ciblées, en misant sur une forte mobilité et une puissance de feu accrue.
Cette décision marque une tentative de répondre à la recrudescence des attaques armées, mais les résultats restent à observer dans les mois à venir.