Le 18 janvier 2025, deux juges de la Cour suprême iranienne ont été tués dans une fusillade survenue dans un bâtiment judiciaire de la capitale, Téhéran. Selon les autorités iraniennes, l’attaque a été menée par un agresseur armé qui s’est suicidé après avoir ouvert le feu sur les juges de haut rang. L’incident a secoué le pays et mis en lumière la vulnérabilité croissante des figures politiques et judiciaires dans un climat de tensions internes et géopolitiques.
Les victimes ont été identifiées comme Ali Razini et Mohammad Moghiseh, deux érudits musulmans de renom, respectivement âgés de 71 et 68 ans. Tous deux occupaient des postes clés au sein du système judiciaire iranien et étaient actifs dans la lutte contre les crimes liés à la sécurité nationale, l’espionnage et le terrorisme. Leur travail de juges les avait placés sous les projecteurs, ce qui les rendait susceptibles d’attirer l’attention de leurs détracteurs.
Selon les déclarations officielles, l’attaque a eu lieu tôt samedi matin, le premier jour ouvrable de la semaine dans le calendrier iranien. Un homme armé d’une arme de poing a pénétré dans la salle des juges et les a abattus avant de se donner la mort. Le mobile de l’agresseur demeure flou, bien que les premières investigations suggèrent qu’il n’avait pas d’antécédents auprès de la Cour suprême et n’était pas un visiteur du bâtiment.
Les réactions au sein du gouvernement iranien ont été vives. Le président du Parlement, Masoud Pezeshkian, a qualifié l’attaque de « terroriste et lâche », appelant à une répression immédiate par les forces de sécurité. Le chef du pouvoir judiciaire, Gholam-Hossein Mohseni Ejei, a également dénoncé cet acte, précisant que les juges avaient été tués à cause de leurs « décisions fermes » contre les terroristes et ceux qu’il a qualifiés d’ennemis de la nation.
Cet assassinat survient dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes, où l’Iran fait face à des menaces internes et externes, notamment des pressions internationales liées à son programme nucléaire. Bien que les attaques ciblant des juges soient rares en Iran, cet incident ravive les inquiétudes concernant la sécurité des personnalités publiques et le climat de violence politique qui se profile dans le pays.
Cet assassinat a également renforcé la perception que les autorités iraniennes font face à une opposition violente, et il est probable que cette tragédie soit utilisée pour justifier des mesures de sécurité plus strictes. Le drame met en lumière les risques auxquels sont confrontées les figures politiques et judiciaires en Iran, où la ligne entre justice et politique reste constamment floue dans un environnement tendu.
Ce qui semblait être un crime isolé pourrait bien être un signe inquiétant de tensions croissantes à l’intérieur du pays, exacerbées par les conflits régionaux et la guerre de l’ombre menée entre l’Iran et des puissances étrangères telles qu’Israël et les États-Unis. Le pays pourrait s’attendre à davantage d’incidents similaires à mesure que la situation politique devient de plus en plus polarisée.