Le Premier ministre britannique Keir Starmer a fermement réagi, dimanche 14 septembre, à la manifestation d’extrême droite qui a défiguré le centre de Londres la veille. Organisée par Tommy Robinson, figure controversée de l’extrême droite, cette marche a rassemblé entre 110 000 et 150 000 personnes, selon les autorités, faisant d’elle l’un des plus grands rassemblements nationalistes de l’histoire récente du Royaume-Uni.
Derrière le slogan « Unite the Kingdom » (Unir le Royaume), les manifestants ont exprimé leur opposition à l’immigration illégale, critiqué la politique du gouvernement de Keir Starmer et revendiqué une plus grande liberté d’expression. Des drapeaux britanniques, anglais, israéliens et américains ont été brandis, tandis que des slogans tels que « Send them home » (« Renvoyez-les chez eux ») ont été scandés. Certains participants portaient des casquettes MAGA, évoquant une solidarité idéologique avec les mouvements nationalistes américains.
La manifestation a dégénéré en violences. Vingt-six policiers ont été blessés, dont quatre grièvement, et vingt-cinq arrestations ont été effectuées pour des faits de violence et d’agression. Les forces de l’ordre ont dû intervenir pour séparer les manifestants des contre-manifestants, notamment ceux du groupe « Stand Up to Racism », qui a réuni environ 5 000 personnes. Les autorités ont déployé plus de 1 600 policiers pour encadrer l’événement.
Dans un message publié sur le réseau social X, Keir Starmer a condamné fermement les violences et les intimidations racistes. « Le droit de manifester pacifiquement est fondamental dans notre pays », a-t-il déclaré. « Mais nous ne tolérerons pas les agressions envers les policiers qui exercent leur travail, ni que des individus se sentent intimidés dans nos rues à cause de leurs origines ou de la couleur de leur peau. »
Le Premier ministre a également souligné que le drapeau de Saint-Georges, souvent utilisé lors de ces manifestations, « représente la diversité de notre pays » et ne doit pas être « confisqué » par une minorité radicale. Il a insisté sur le fait que ce symbole appartient à tous les Britanniques et incarne l’unité nationale.
Tommy Robinson, de son vrai nom Stephen Yaxley-Lennon, est une figure emblématique de l’extrême droite britannique. Fondateur de l’English Defence League (EDL), il est connu pour ses positions anti-immigration et anti-islam. Condamné à plusieurs reprises pour des faits de violence et d’incitation à la haine, Robinson a été emprisonné à plusieurs reprises. Récemment libéré, il a redoublé d’efforts pour mobiliser ses partisans, notamment via les réseaux sociaux, où il compte plus d’un million d’abonnés.
Lors de la manifestation, Robinson a été rejoint par des personnalités internationales telles qu’Éric Zemmour, homme politique français d’extrême droite, et Elon Musk, entrepreneur américain, qui a pris la parole en vidéo pour exprimer son soutien à la cause. Musk a critiqué la politique migratoire du gouvernement britannique et appelé à un changement politique radical.
Les autorités britanniques ont exprimé leur inquiétude face à la montée de l’extrémisme et des violences associées. La ministre de l’Intérieur a condamné les agressions contre les policiers et a promis des mesures pour renforcer la sécurité publique et lutter contre la radicalisation.