Tokyo, 15 septembre 2025 – Dans l’arène du Stade national de Tokyo, un moment d’éternité s’est joué. Alphonce Felix Simbu, coureur tanzanien de 33 ans, a offert à son pays sa première médaille d’or mondiale en s’imposant dans le marathon masculin des Championnats du monde d’athlétisme. Dans un final à couper le souffle, il a devancé l’Allemand Amanal Petros à la photo finish, en 2 h 09 min 48 s, pour seulement trois centièmes de seconde. L’Italien Iliass Aouani a complété ce podium mémorable en 2 h 09 min 53 s.
Le marathon, disputé dans les rues brûlantes de Tokyo, a tenu toutes ses promesses. Dès le départ, les favoris – l’Ougandais Victor Kiplangat, champion du monde en titre, et les Éthiopiens Tadese Takele et Deresa Geleta – ont imposé un rythme infernal. Mais au 35e kilomètre, la course a basculé : les Éthiopiens ont abandonné, Kiplangat a cédé, et un groupe improbable de cinq coureurs s’est retrouvé en lice pour la victoire.
À l’approche du Stade national, Petros semblait tenir l’or au bout de ses foulées. Mais Simbu, porté par une détermination farouche, a puisé dans ses dernières ressources pour déclencher un sprint d’une intensité rare sur marathon. Dans un coude-à-coude digne d’un 100 mètres, il a franchi la ligne, le cœur battant, le destin suspendu à un fil. La photo finish a rendu son verdict : trois centièmes de seconde d’avance, et la Tanzanie entrait dans l’histoire.
« En entrant dans le stade, je n’avais aucune certitude, a murmuré Simbu, encore sous le choc. Quand j’ai vu mon nom en haut de l’écran géant, j’ai ressenti un soulagement immense. » Pour ce médaillé de bronze aux JO de Rio 2016 et aux Mondiaux de Londres 2017, ce sacre est l’aboutissement d’une carrière de résilience. Pour la Tanzanie, c’est un exploit national, un symbole d’espoir et de fierté.
Amanal Petros, malgré l’amertume de la défaite, a salué son rival avec élégance : « C’était un sprint de 100 mètres dans un marathon ! Je suis triste, mais c’est le sport. Chapeau à Simbu. »
La veille, le marathon féminin, remporté par la Kényane Peres Jepchirchir dans un final tout aussi serré, avait déjà enflammé Tokyo. Mais ce dénouement masculin, par sa dramaturgie et sa portée historique, restera comme l’un des plus grands moments des Mondiaux.