Le roi Felipe VI et la reine Letizia d’Espagne ont entamé une visite d’État de quatre jours en Égypte, marquée par des cérémonies officielles, des rencontres diplomatiques de haut niveau et une immersion dans le patrimoine millénaire de la vallée du Nil. Accueilli au Caire par le président Abdel Fattah Al-Sissi et son epouse, Entissar Amer, le couple royal espagnol entend renforcer les liens politiques et culturels entre les deux pays, à un moment où la région est secouée par de vives tensions.
La venue de Felipe VI s’inscrit dans la continuité de la visite du président égyptien à Madrid en février dernier. Le roi espagnol avait alors promis de rendre rapidement la pareille. Il a tenu parole : accompagné de son épouse, il est arrivé au Caire pour un séjour qualifié d’« historique » par la presse ibérique.
Dès le soir de son arrivée, devant quelque 300 membres de la communauté espagnole en Égypte, Felipe VI a prononcé un discours solennel. « Ce voyage intervient à un moment de bouleversements et de tragédies dans la région. La Reine et moi-même sommes conscients de la grande incertitude générée par le contexte régional complexe et instable », a-t-il affirmé.
Le roi n’a pas éludé les questions brûlantes de l’actualité. Évoquant la situation à Gaza, il a dénoncé « la brutale et inacceptable souffrance infligée aux civils », qualifiant la crise humanitaire d’« insoutenable ». En rappelant la proximité méditerranéenne entre l’Espagne et l’Égypte, il a réaffirmé la volonté de son pays de maintenir un dialogue constructif avec Le Caire, notamment sur les grands dossiers de stabilité régionale.
Le lendemain, la visite officielle a débuté par une cérémonie d’hommage au Monument du Soldat inconnu, pyramide érigée en 1974 sur ordre du président Anouar el-Sadate pour honorer les soldats tombés lors de la guerre d’Octobre 1973. Dans un moment de recueillement solennel, Felipe VI et la reine Letizia ont déposé une couronne de fleurs, marquant le respect de l’Espagne pour la mémoire militaire égyptienne.
Après cette séquence protocolaire, le couple royal a été accueilli au palais d’Al-Ittihadiya, résidence présidentielle au Caire. La cérémonie officielle s’est déroulée en grande pompe : garde d’honneur, hymnes nationaux et fanfare militaire qui a joué l’ouverture de l’opéra Aida de Verdi, clin d’œil à l’histoire égyptienne et au rôle de l’art dans le dialogue des cultures.
Le roi s’est ensuite entretenu avec Abdel Fattah Al-Sissi, tandis que la reine Letizia partageait un moment d’échanges avec la première dame, Entissar Amer. Le déjeuner officiel, qui a remplacé le traditionnel dîner d’État, a symbolisé une atmosphère conviviale mais chargée d’enjeux diplomatiques.
Au-delà des rencontres politiques, le couple royal espagnol a souhaité mettre en avant les liens culturels entre les deux pays. Felipe VI a confié attendre avec impatience de « voir la lumière du soleil couchant sur les pyramides de Gizeh », avant une étape prévue à Louxor. Là, les souverains visiteront le temple d’Hatchepsout et les fouilles archéologiques dirigées par des équipes espagnoles, notamment le Proyecto Djehuty, actif depuis 2002 dans la nécropole de Thèbes.
Cette immersion archéologique sera également un prélude à l’inauguration, le 1er novembre prochain, du Grand Musée Égyptien (GEM), événement auquel l’Espagne pourrait être associée en raison de son implication dans divers projets patrimoniaux en Égypte.