Le président des États-Unis, Donald Trump, a lancé vendredi un ultimatum public au mouvement Hamas : accepter le plan de paix américain pour Gaza d’ici dimanche 18h00, heure de Washington (22h00 GMT), ou s’exposer — selon ses propres mots — à des représailles « comme personne n’en a jamais vu auparavant ». Le message, publié sur son réseau Truth Social, pose une échéance courte et une menace militaire explicite qui font monter d’un cran la pression sur les négociations.
Dans son post et lors d’interventions publiques rapprochées, M. Trump a décrit les combattants du Hamas comme « militairement piégés » et a assuré connaître leurs positions, ajoutant qu’un simple signal — un « GO » — suffirait selon lui à déclencher leur élimination rapide. Il a en outre appelé les civils palestiniens « innocents » à évacuer immédiatement les zones qu’il a qualifiées de « potentiellement très meurtrières ».
Le plan présenté fin septembre est un document en une vingtaine de points qui combine un cessez-le-feu conditionnel, la libération rapide d’otages (dans un délai de 72 heures selon l’énoncé public), le désarmement progressif du Hamas et la mise en place d’une gouvernance intérimaire pour Gaza impliquant des acteurs régionaux et internationaux. Des personnalités telles que Tony Blair sont citées pour jouer un rôle dans la période de transition proposée par Washington. Israël a officiellement approuvé la proposition, et plusieurs pays arabes ont affiché leur soutien public.
Selon les médias, l’administration Trump dit avoir obtenu l’adhésion d’Etats du Moyen-Orient et de pays musulmans à l’accord, et utilise Qatar, Égypte et d’autres canaux régionaux pour faire pression sur le Hamas en vue d’une acceptation rapide. Les responsables occidentaux et certaines capitales ont salué l’effort pour trouver une sortie au conflit, tandis que d’autres voix — y compris celles d’organisations humanitaires et d’ONG — s’inquiètent des conséquences pour la population civile si la date butoir n’est pas respectée.
La menace d’une escalade militaire d’ampleur intervient alors que Gaza traverse déjà un effondrement humanitaire massif après près de deux ans de conflit : hôpitaux saturés, pénuries alimentaires et déplacés en masse. Les appels à la protection des civils se multiplient — évacuer des zones urbaines sous bombardement est souvent impraticable, et les ONG redoutent que des ordres d’« évacuation » à grande échelle n’entraînent davantage de morts et de déplacements forcés, soulevant des questions de droit humanitaire international.
Deux voies opposées s’offrent désormais au Hamas. Dans le cas d’une acceptation du plan américain, la perspective immédiate serait celle d’un cessez-le-feu, accompagné de la mise en place d’un mécanisme international de gouvernance transitoire, impliquant à la fois les puissances régionales et mondiales. L’accord prévoit en outre la libération rapide des otages, dans un délai de 72 heures, ainsi qu’un retrait israélien partiel et progressif de Gaza. Pour ses promoteurs, il s’agirait d’une « dernière chance » historique de mettre fin à une guerre dévastatrice et d’ouvrir un horizon de stabilité fragile mais nécessaire.
À l’inverse, un refus ou même une temporisation du Hamas placerait la région au bord d’une escalade d’une brutalité inédite. Donald Trump a d’ores et déjà promis une réponse militaire « comme personne n’en a jamais vu auparavant », ce qui risquerait de transformer Gaza en un champ de ruines encore plus meurtrier. Une telle issue ne ferait qu’aggraver la catastrophe humanitaire en cours, avec des populations civiles déjà épuisées par deux ans de siège, et ouvrirait une nouvelle phase de violences difficilement contrôlable, aux répercussions potentiellement régionales.
L’ultimatum de Washington cristallise une logique : pousser à une solution rapide en mettant le Hamas face à un choix drastique. Mais la rapidité imposée par un délai de trois jours pose la question de la viabilité d’un accord négocié et accepté par des représentants palestiniens légitimes, ainsi que des garanties pour la protection des civils. À court terme, c’est l’urgence humanitaire qui commande : quelle que soit l’issue politique, la priorité internationale doit rester la sécurité et l’assistance aux populations prises au piège.