VIENNE — Les services de renseignement autrichiens ont découvert à Vienne une cache d’armes suspectée d’être liée au mouvement palestinien Hamas, destinée à de possibles attentats terroristes en Europe, a annoncé jeudi le ministère autrichien de l’Intérieur.
Cette opération, menée dans le plus grand secret jusqu’à son dénouement, marque un succès majeur dans la lutte contre les réseaux extrémistes cherchant à exporter le conflit moyen-oriental sur le sol européen.
C’est dans un box de stockage anonyme, loué sous une fausse identité dans un quartier discret de la capitale autrichienne, que la Direction de la sécurité d’État et du renseignement (DSN) a mis la main sur l’arsenal.
À l’intérieur d’une valise rigide soigneusement dissimulée, les enquêteurs ont découvert cinq pistolets semi-automatiques de calibre 9 mm et dix chargeurs pleins, soit une capacité de feu suffisante pour plusieurs attaques coordonnées.
Bien que l’inventaire puisse paraître modeste, les autorités rappellent que ces armes — de fabrication européenne et en parfait état de fonctionnement — étaient prêtes à l’emploi, parfaitement adaptées à des attentats de type loup solitaire ou à des opérations menées par de petites cellules.
« Ces armes n’étaient pas là par hasard. Elles faisaient partie d’un plan structuré, avec une logistique rodée et une finalité claire : frapper des cibles symboliques en Europe », confie un haut responsable de la DSN sous couvert d’anonymat.
un ressortissant britannique de 39 ans, identifié sous le nom de code « M.A. », a été interpellé à Londres, dans le quartier de Camden, par l’unité nationale d’extradition de la National Crime Agency (NCA).Employé dans le secteur de la logistique internationale, il menait une vie en apparence ordinaire.Les informations partagées par la DSN via Europol révèlent que M.A. avait effectué plusieurs allers-retours entre l’Allemagne, l’Autriche et le Royaume-Uni au cours des six derniers mois.
Des relevés bancaires montrent des dépôts en espèces depuis des comptes berlinois, tandis que la vidéosurveillance le situe à proximité du box viennois à deux reprises.
Selon les enquêteurs, il aurait joué un rôle de « mulet logistique », transportant les armes depuis l’Allemagne vers l’Autriche avant redistribution vers d’autres cellules dormantes.
Le suspect, mutique depuis son arrestation, est détenu à la prison de Wandsworth en attendant sa comparution devant le tribunal de Westminster le 10 novembre. L’Autriche a émis un mandat d’arrêt européen pour obtenir son extradition, tandis que l’Allemagne a ouvert une enquête parallèle concernant deux complices présumés arrêtés à Düsseldorf en octobre.
« D’après l’état actuel de l’enquête, des institutions israéliennes ou juives en Europe auraient pu être visées », indique un communiqué du ministère autrichien de l’Intérieur.
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Depuis Beyrouth, un porte-parole du mouvement a dénoncé « une tentative politique de diabolisation », affirmant que le Hamas « ne mène aucune activité militaire en Europe » et que son action se limite à « la résistance contre l’occupation israélienne ».
Cette ligne de défense, déjà utilisée lors d’affaires similaires en Allemagne et en France, vise à dissocier le mouvement de toute opération extérieure, alors même que plusieurs services de renseignement européens affirment l’existence de ramifications logistiques sur le continent.
Le ministre autrichien de l’Intérieur, Gerhard Karner, a salué la réussite de l’opération :« Cette affaire illustre la coopération étroite entre les services de sécurité européens et démontre que la DSN dispose d’un excellent réseau international. Notre mission est claire : tolérance zéro pour les terroristes. »

























