La saison de l’ES Sétif est loin de connaître la sérénité. Après une guerre larvée entre le PDG de la SSPA et le directeur sportif, qui avait temporairement poussé ce dernier au retrait, le club se retrouve une nouvelle fois au cœur d’une polémique. Les fuites et révélations liées au mercato estival, touchant joueurs, staff technique — dont l’Allemand Antoine Hey — et cellule de communication, avaient déjà fragilisé l’image du club, laissant planer un climat de méfiance et d’incertitude au sein de l’équipe.
Cette fois, c’est le départ de l’entraîneur Toufik Rouabah qui déclenche un véritable déballage. Dans un discours d’adieu sans détour, Rouabah n’a pas hésité à pointer du doigt le directeur sportif Azzedine Arab, revenant sur des décisions et pratiques qui, selon lui, ont miné le moral des joueurs et perturbé le fonctionnement interne de l’équipe. Ses propos laissent entendre que la cohésion, pourtant indispensable à tout club ambitieux, a été compromise par des interventions jugées intempestives et mal calibrées.
Rappelons que l’arrivée d’Arab a coïncidé avec la possession par Rouabah de sa deuxième licence d’entraîneur délivrée par la LFP. Dès son retour, le directeur sportif avait exprimé sa vision : l’Entente mérite un encadrement et des joueurs à la hauteur de son ambition « mondialiste ». Des déclarations qui, si elles ont ravi une partie des supporters, ont laissé des traces négatives chez ceux directement concernés sur le terrain. Pour certains, cette communication publique a été perçue comme un jugement implicite sur les compétences de l’entraîneur et sur l’engagement des joueurs, ce qui a contribué à un climat de tension supplémentaire.
Au-delà des personnalités en conflit, c’est l’ES Sétif dans son ensemble qui semble payer le prix de ces rivalités internes. Les choix de recrutement, les stratégies mises en place sur le terrain et même la communication du club apparaissent désormais comme des terrains d’affrontement entre différentes visions, plutôt que comme des leviers de performance collective. Dans ce contexte, le départ de Rouabah n’est pas seulement celui d’un entraîneur, mais le symptôme d’une fragilité structurelle qui pourrait peser lourd sur la suite de la saison.
Les supporters, tout en regrettant la situation, observent avec inquiétude. Car chaque sortie médiatique, chaque règlement de compte, érode la confiance dans la direction et menace la stabilité du club. Et si le sport reste l’arène de la compétition, il ne peut s’exprimer pleinement que dans un environnement où l’organisation interne et le moral des acteurs sont préservés. À l’ES Sétif, ces conditions semblent aujourd’hui compromises.

























