L’annonce est tombée hier soir lors de la conférence de presse de Niko Kovac : le coach du Borussia Dortmund envisage sérieusement de repositionner Ramy Bensebaini en tant que milieu défensif, numéro 6. Une décision qui pourrait relancer sa carrière… ou perturber la défense des Fennecs.
Pour les supporters algériens, l’idée surprend. Bensebaini est le roc de l’axe gauche aux côtés d’Aïssa Mandi : un joueur physique, solide dans les duels aériens, capable de relancer proprement et régulier dans ses performances depuis son arrivée à Dortmund.
La concurrence est féroce en défense centrale : Nico Schlotterbeck est indiscutable, Waldemar Anton et Emre Can sont régulièrement alignés, et à gauche, Süle ou Pascal Groß peuvent dépanner. Bensebaini se retrouve ainsi quatrième ou cinquième choix dans l’axe et joue peu à son poste naturel.
Pour Kovac, ses qualités en font un profil idéal pour un milieu défensif moderne : physique imposant (1,87 m, 86 kg), lecture du jeu, anticipation, passes verticales et discipline tactique, alliées à une agressivité récupératrice. Dans un système en 4-2-3-1 ou 3-4-2-1, il pourrait devenir un élément clé.
Bensebaini n’a occupé ce poste que six fois dans sa carrière, principalement avec Rennes en 2015-2016, mais il avait fait bonne impression. Il a aussi dépanné en sélection jeunes ou en équipe réserve, montrant sa polyvalence.
Ce repositionnement n’est pas sans danger. Jouer dos au jeu face à un pressing haut pourrait révéler ses faiblesses, notamment sa tendance à prendre des cartons sous pression. Il sortirait de sa zone de confort, risquant de perdre rythme et confiance si l’expérience échoue.
Pour Vladimir Petkovic, Bensebaini est un pilier de la défense centrale. S’il évolue régulièrement comme milieu défensif en club, il pourrait perdre ses automatismes défensifs et arriver moins affûté en sélection. Petkovic serait alors contraint de revoir son organisation : passer à trois défenseurs, faire monter Ahmed Touba ou Mandi à gauche, ou intégrer Zineddine Belaïd plus tôt.
Kovac tente un véritable coup de poker. S’il réussit, il relance un joueur en perte de vitesse et renforce le milieu. S’il échoue, il risque de fragiliser un élément clé des Fennecs. Le rôle de Ramy Bensebaini n’a jamais été aussi incertain depuis son explosion à Rennes en 2016, et tout le football algérien retient son souffle.


























