29 novembre 2025 — La situation entre Washington et Caracas a atteint un niveau de tension inédit depuis des années.Sur ordre direct du président américain Donald Trump, l’espace aérien au-dessus et autour du Venezuela est désormais considéré comme totalement fermé. Cette décision, annoncée sur Truth Social, marque l’une des plus graves escalades depuis le début de la « guerre contre la drogue » relancée par Trump et fait planer la menace d’une opération militaire américaine.
Dans son message, Trump a été catégorique :« À toutes les compagnies aériennes, pilotes, trafiquants de drogue et d’êtres humains : l’espace aérien au-dessus et autour du Venezuela est complètement fermé. »
Derrière cette formulation, officiellement destinée à contrer les réseaux de narcotrafic, de nombreux observateurs voient un avertissement direct adressé au gouvernement de Nicolás Maduro, déjà accusé par Washington de fraude électorale, de corruption et de liens avec le narcotrafic.
Le mois dernier, les États-Unis ont massivement renforcé leur dispositif militaire dans les Caraïbes, avec plus de 10 000 soldats, des avions de chasse, et surtout le porte-avions USS Gerald R. Ford — le plus grand au monde.
Il s’agit du déploiement américain le plus important dans cette zone depuis des décennies. Selon plusieurs sources militaires, les forces américaines ont mené depuis septembre plus de vingt attaques contre des navires soupçonnés de narcotrafic dans la région, provoquant plus de quatre-vingts morts. Parallèlement, des mouvements militaires inhabituels ont été repérés à Porto Rico, dans les îles Vierges américaines et à Trinité-et-Tobago, où la marine américaine a récemment intensifié exercices et patrouilles. Ces trois points forment un triangle stratégique permettant de frapper le Venezuela depuis plusieurs axes, alimentant une question qui hante désormais Caracas : les États-Unis peuvent-ils lancer à tout moment une opération aérienne ou terrestre ?
Face à cette pression croissante, le Venezuela redoute ouvertement un changement de régime. Pour le général de brigade et analyste militaire Hanna, l’objectif de Donald Trump pourrait être limpide : affaiblir les centres de pouvoir du régime en ciblant les bases stratégiques, les infrastructures militaires et les réseaux de renseignement. Selon lui, trois scénarios militaires sont actuellement envisagés : une frappe aérienne ciblée contre des installations militaires et des sites supposément liés au narcotrafic ; une opération navale visant à neutraliser les capacités côtières du Venezuela ; ou, bien que jugée moins probable mais « possible », une intervention terrestre si l’objectif final est le renversement de Nicolás Maduro.
Caracas accuse d’ailleurs Washington de chercher à s’emparer de ses immenses ressources pétrolières – près de 303 milliards de barils, les plus importantes réserves prouvées au monde – tout en tentant de briser l’alliance stratégique entre le Venezuela, la Russie, la Chine et Cuba. Dans ce contexte explosif, la diplomatie américaine semble adopter un double discours. Selon le New York Times, Trump et Maduro se seraient entretenus il y a une semaine et auraient même évoqué l’idée d’une rencontre, ce qui constituerait une première historique. Pourtant, simultanément, Washington a désigné le Cartel de los Soles comme organisation terroriste, affirme que Maduro en serait le chef, et le Pentagone assure que ses opérations dans les Caraïbes sont « conformes au droit international ». De leur côté, Caracas et La Havane dénoncent une agression programmée, Cuba allant jusqu’à accuser les États-Unis de mener des brouillages électromagnétiques dans l’espace aérien régional.
L’escalade actuelle place toute la région au bord d’un basculement historique. Trois interrogations demeurent : Trump cherche-t-il réellement à renverser Maduro ? Veut-il contrer l’influence chinoise et russe dans les Caraïbes ? Ou prépare-t-il une opération visant, directement ou indirectement, à contrôler les vastes ressources pétrolières du Venezuela ? Pour l’heure, aucun scénario militaire ne peut être écarté, d’autant que la fermeture de l’espace aérien constitue un signal stratégique majeur, rarement enclenché sans intention opérationnelle claire.



























