À quelques jours du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des Nations 2025, l’Algérie, placée dans le groupe E aux côtés du Soudan (premier match le 24 décembre), du Burkina Faso et de la Guinée équatoriale, peaufine sa préparation au Centre technique de Sidi Moussa, tandis que la révélation officielle des numéros de maillot des 28 joueurs sélectionnés par Vladimir Petkovic tombe enfin, confirmant que les maillots sont floqués et les numéros attribués, mais que, comme toujours, une petite malédiction semble planer sur les Fennecs.
Riyad Mahrez portera le 7, son numéro fétiche, symbole d’élégance et de prestige, mais aussi rappel cruel qu’après le sacre de 2019, même les héros finissent par vieillir, et il courra avec grâce et dignité, conscient que le chrono est un adversaire redoutable ; juste à côté, Ismaël Bennacer héritera du 10, le numéro des génies, désormais floqué sur le maillot d’un joueur du Dinamo Zagreb, un chiffre qui ferait se retourner dans leurs tombes légendaires Lakhdar Belloumi et Rabah Madjer, oscillant entre espoir immense et poids écrasant du passé.
Mohammed Amoura, avec le 9 sur le dos, tournera autour du but comme un vautour, flairant chaque occasion, enchaînant trois buts en phase de groupes et la Une des journaux, avant de disparaître dès les huitièmes de finale, répétant le scénario connu depuis 2021, tandis que Rayan Aït-Nouri, porteur du 3, latéral de Premier League, défendra avec la sérénité d’un match amical contre le Soudan, jusqu’à ce qu’un ailier équato-guinéen lui passe sous les jambes et enterre nos rêves.
Dans les cages, Luca Zidane portera le 1, incarnant l’ironie et le désespoir du football algérien : lorsqu’on manque de gardiens locaux, il faut importer la postérité d’une icône française, et un corner encaissé dès la 12e minute contre le Burkina Faso suffira à faire parler de « destin ». Pendant ce temps, Ilan Kebbal (16) et Samir Chergui (18), héros du Paris FC en Ligue 2, feront leur entrée à la 75e minute, courant partout, perdant quelques ballons, mais repartant avec la médaille symbolique du « au moins ils ont essayé », preuve que le courage ne suffit pas toujours.
Et pourtant, malgré l’enthousiasme, les maillots flambants neufs et les chants d’encouragement, la réalité restera impitoyable : dans une semaine, les larmes couleront peut-être encore, tandis que les accusations contre l’arbitre, le coach suisse, le soleil, la lune et les étoiles s’enchaîneront, chacun ayant sa part de responsabilité dans « notre malheur » ; la suite sera fidèle aux habitudes : élimination cruelle, polémiques à foison, Petkovic évoquant un « projet à long terme » et des supporters jurant qu’ils ne regarderont plus jamais cette équipe… jusqu’à la prochaine CAN, où le cycle reprendra inlassablement.



























