Halba Diouf, sprinteuse transgenre de 23 ans, a porté plainte contre la Fédération française d’athlétisme (FFA) pour discrimination basée sur l’identité de genre et harcèlement moral. Interdite de compétitions régionales et nationales depuis février 2023, elle conteste cette exclusion devant le tribunal correctionnel de Paris. Le verdict est attendu le 28 janvier 2026.
Née au Sénégal et arrivée en France enfant, Halba Diouf a entamé sa transition en 2021, obtenant rapidement la reconnaissance de son identité féminine à l’état civil. Licenciée dans un club provençal, elle dominait jusqu’en 2023 les compétitions féminines avant que la FFA n’applique les règles strictes de World Athletics, excluant les athlètes transgenres ayant connu une puberté masculine pour préserver l’équité sportive (critères hormonaux et génétiques).
Lors de l’audience, décrite comme « surréaliste » et tendue par son avocat Me Jean Boudot, Halba Diouf a déclaré : « On ne m’autorise pas à courir parce que je suis une femme transgenre. » Des échanges vifs ont opposé la défense à la juge, révélant selon Me Boudot des résistances sociétales persistantes.
La FFA, représentée par Me Julien Berenger, a plaidé la relaxe, affirmant que les accusations « ne reposent sur aucun élément matériel » et que l’exclusion vise uniquement à garantir l’équité, sans remettre en cause le statut de femme de l’athlète. « L’inclusion ne peut pas se faire à n’importe quel prix », a insisté la défense.
Malgré son interdiction à haut niveau, Halba Diouf excelle actuellement en salle (1re française sur 200 m avec 22 »93, 2e sur 60 m), limitée aux épreuves départementale
Cette affaire inédite en France, très médiatisée, pourrait créer un précédent sur la participation des athlètes transgenres dans le sport féminin, au croisement des débats sur l’inclusion, l’équité et les avantages physiologiques potentiels.


























