Le 24 décembre 2025, Mohammad Eslami, chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, a déclaré que l’Iran refusait les inspections de l’AIEA sur les sites nucléaires endommagés (Fordow/Fordo, Natanz et Ispahan/Esfahan) par les frappes américaines de juin 2025. Il exige un cadre juridique clair pour les « conditions d’après-guerre » (post-war conditions) avant toute reprise des inspections sur ces sites bombardés. Cela est rapporté par Al Jazeera, CNN, Reuters et d’autres médias.
Ces sites ont été ciblés lors d’un conflit de 12 jours entre l’Iran et Israël, initié par une offensive israélienne surprise le 13 juin 2025, suivie par des frappes américaines massives le 22 juin (opération « Midnight Hammer »). Les États-Unis ont utilisé des bombes bunker-buster et des missiles Tomahawk, affirmant avoir gravement endommagé ou « oblitéré » les installations. Les évaluations varient : des rapports initiaux américains estimaient un recul de quelques mois seulement pour le programme iranien, tandis que des analyses ultérieures parlent d’un retard de un à deux ans, voire plus pour certains sites comme Fordow. L’Iran affirme que son programme a été perturbé mais non détruit, et que du matériel sensible a été évacué avant les frappes.
Téhéran argue que les accords de sauvegardes de l’AIEA sont conçus pour des conditions de paix et ne prévoient pas de protocoles pour des sites attaqués militairement. Mohammad Eslami a déclaré que l’AIEA doit clarifier si de telles attaques sur des installations sous supervision internationale sont autorisées ; sinon, elles devraient être condamnées, et des règles spécifiques pour l’après-conflit doivent être établies et codifiées. L’Iran a formellement communiqué cette exigence à l’AIEA et refuse toute inspection des sites endommagés tant que ce cadre n’existe pas, rejetant toute « pression politique ou psychologique ». L’Iran maintient que son programme nucléaire est pacifique et reste ouvert à des inspections sur les sites non touchés.
L’AIEA, dirigée par Rafael Grossi, a exprimé des préoccupations sur le manque de coopération iranienne et l’absence de vérification des stocks d’uranium enrichi depuis les frappes. L’agence n’a pas condamné explicitement les attaques et appelle à une reprise rapide des inspections pour évaluer les dommages et les risques radiologiques. Les États-Unis et Israël considèrent que les frappes ont dégradé significativement le programme iranien, justifiant leur action comme préventive. La Russie et la Chine soutiennent tacitement la position iranienne sur l’expiration de la résolution 2231 de l’ONU (liée au JCPOA de 2015) en octobre 2025, estimant que les obligations multilatérales associées ont pris fin.
Cette impasse met en lumière une tension dans le régime de non-prolifération : l’absence de précédents clairs pour inspecter des sites bombardés crée une opacité accrue. L’Iran invoque le droit international, notamment les Conventions de Genève interdisant les attaques sur des installations nucléaires civiles en raison des risques humanitaires. De son côté, l’AIEA insiste sur la nécessité de transparence pour maintenir la crédibilité du système de sauvegardes. Aucune reprise complète des inspections n’a été annoncée à ce jour, et la situation reste tendue, avec des appels à la diplomatie pour éviter une escalade supplémentaire.



























