Le Premier ministre koweïtien, Jaber al-Moubarak al-Ahmad al-Sabah, a présenté aujourd’hui sa démission et celle de l’ensemble de son cabinet, deux jours après le dépôt par le Parlement koweïtien d’une motion de censure de ses ministres, accusés d’abus de pouvoir et d’incompétence.
Le chef du gouvernement l’exécutif a présenté sa démission à l’émir du Koweït cheikh Sabah al-Ahmed al-Jabir al-Sabah, afin qu’il « puisse réorganiser les tâches du gouvernement », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Tareq Al-Muzrem.
Certains des législateurs ont accusé le ministre de l’Intérieur de « profiter de sa position et d’utiliser ses missions au ministère pour obtenir un soutien et prendre des dispositions financières en dehors du cadre réglementaire ».
Cette démission intervient un jour après les auditions de la ministre des Travaux publics et du Logement, Jinan Boushahri et du ministre de l’Intérieur, Khalid al-Jarrah al-Sabah, qui ont finalement abouti au dépôt d’une motion de retrait de confiance.
Boushahri a été accusée de s’acquitter de sa fonction « de manière insuffisante et de ne pas satisfaire aux exigences des principaux projets de développement du Koweït », a ajouté l’agence officielle.
La démission du gouvernement jeudi intervient quelques mois seulement après la tenue des élections législatives prévues pour le début de 2020, qui laisseront la nouvelle Assemblée nationale (Parlement) composée de 50 députés.
La semaine dernière, des milliers de citoyens koweïtiens ont participé à un sit-in devant le siège de l’Assemblée nationale dans la capitale pour protester contre la corruption, un acte très rare dans le pays où la dissidence publique et les voix critiques sont souvent réduites au silence.