Les signes avant-coureurs d’un retour de la décennie noire semblent se profiler à l’horizon, alors que les généraux s’efforcent aujourd’hui de raconter et d’interpréter les événements politiques de manière à servir leurs objectifs et à discréditer leurs adversaires. Par exemple, les médias du régime militaire au pouvoir insistent souvent sur le fait que les courants d’opposition ont toujours plongé le pays dans des cycles de violence. Ils ont réussi, dans une large mesure, à présenter une version standardisée de l’histoire qui occulte les vérités et ignore les agissements des généraux, au point que la plupart des Algériens ne savent pas que les événements des années 1990 ont éclaté suite à l’assassinat d’étudiants universitaires par les services de sécurité algériens.
Aujourd’hui, la ville d’Annaba a été secouée ce samedi par un terrible massacre perpétré par des hommes masqués non identifiés contre trois membres d’une même famille. Il s’agit d’un médecin à la retraite, connu pour ses publications critiques à l’encontre du régime au pouvoir, où il dénonçait la pauvreté et la faim dans le pays, ainsi que de ses deux petites-filles, toutes deux mineures. L’une est décédée sur le coup, tandis que l’autre a été transportée aux urgences de l’hôpital universitaire d’Annaba dans un état extrêmement critique.
Selon des sources concordantes, des individus inconnus sont entrés dans l’appartement situé dans l’une des résidences des 400 logements, non pas pour voler, mais pour intimider en raison de la dernière publication du médecin, qui critiquait les autorités pour le manque d’eau. Cependant, ils ne se sont pas arrêtés là et ont brutalement attaqué le médecin avec une arme blanche, causant sa mort sur place. Les criminels, appartenant aux services de renseignement militaires, se sont ensuite transformés en bêtes sauvages et ont égorgé ses deux petits-enfants, qui étaient avec lui. L’un d’eux, élève en quatrième année primaire, est décédé sur place.