Dans un contexte de tensions régionales, d’agitation populaire croissante et de la décision soudaine de mobilisation générale, suite au déclenchement d’une guerre dans le sud du pays avec le voisin malien, les services de renseignement militaire ont de nouveau lâché leurs mouches électroniques pour manipuler l’opinion publique et duper le citoyen opprimé. Ils ont lancé le hashtag « Tebboune, ne va pas en Irak » dans une tentative désespérée de détourner l’attention de ce qui se passe sur notre sol : la faim, la pauvreté, l’oppression, la propagation des maladies sexuellement transmissibles et l’imminence d’une révolte des affamés dans l’Algérie nouvelle.
Ces appels ont été accompagnés d’une réévocation de l’histoire du « boucher des moudjahidines », l’ancien président défunt Houari Boumédiène, mort dans des circonstances mystérieuses après une visite officielle en Irak en septembre 1978. Selon les rumeurs propagées à l’époque par la mafia militaire, Boumédiène aurait contracté une maladie inconnue lors de sa visite à Bagdad, où il avait rencontré le président irakien Ahmed Hassan al-Bakr et son vice-président de l’époque, Saddam Hussein. Son état de santé se serait soudainement détérioré alors qu’il quittait l’Irak pour la Syrie, ce qui l’avait forcé à rentrer en Algérie. Les médecins n’auraient pas réussi à diagnostiquer son état avant qu’il ne décède en décembre de la même année, à l’âge de 46 ans. Cette séquence d’événements mystérieux et suspects, ainsi que la falsification de l’histoire – une habitude bien connue des généraux du mal – sont de notoriété publique dans le pays. Tout le monde sait que la mafia militaire s’est débarrassée de Boumédiène après qu’il eut tenté de monopoliser le pouvoir pour lui seul et de faire de l’Algérie l’État d’un seul homme, ce que la mafia a refusé, précipitant sa fin inéluctable. Ils ont ensuite propagé la rumeur selon laquelle Boumédiène aurait été empoisonné, alimentant une théorie du complot que les généraux continuent d’exploiter à ce jour pour masquer l’échec cuisant que nous vivons à tous les niveaux des secteurs vitaux de l’État, tels que l’économie, l’éducation, la santé, le tourisme et l’investissement.
Cet échec a été compris par le simple citoyen démuni, qui a lancé un nouveau hashtag intitulé « Tebboune, va en Irak, on est avec toi », dans une ironie cinglante moquant la politique absurde des généraux.
