Le ministre de l’Énergie de la Fédération de Bosnie-Herzégovine (FBiH), Vedran Lakić, accompagné de Mirza Ustamujić, directeur de la société bosniaque d’ingénierie et d’énergie Energoinvest, a effectué une visite officielle en Algérie. L’objectif de cette rencontre était d’examiner de nouveaux projets stratégiques dans le secteur de l’énergie et des infrastructures, en collaboration avec le ministre algérien de l’Énergie, Mohamed Arkab, ainsi que la direction de la compagnie nationale énergétique Sonelgaz.
Energoinvest, l’un des principaux exportateurs de solutions d’ingénierie et d’énergie de Bosnie-Herzégovine, joue un rôle clé dans les échanges énergétiques internationaux. L’entreprise entretient des relations commerciales solides et durables avec ses partenaires algériens, et cette visite marque une étape importante dans le renforcement de sa présence sur le marché africain. À cette occasion, Energoinvest a annoncé l’introduction de nouveaux services et produits destinés à dynamiser la coopération énergétique avec l’Algérie.
Les discussions ont principalement porté sur les hydrocarbures, en particulier le gaz naturel liquéfié (GNL), avec un accent sur la production, le transport, la distribution et la transformation de l’électricité. Par ailleurs, l’Algérie et la Bosnie-Herzégovine ont exploré des perspectives de développement de projets dans le domaine des énergies renouvelables, notamment l’énergie solaire photovoltaïque et l’énergie éolienne. Ces initiatives visent à diversifier le mix énergétique algérien, dans un contexte où le pays cherche à concilier transition énergétique et maintien de son statut de fournisseur majeur de gaz naturel sur la scène internationale.
Un autre axe clé de coopération identifié lors de cette visite concerne l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, un domaine stratégique pour les deux pays. L’Algérie, qui possède une expertise en technologies nucléaires appliquées à des usages civils, a exprimé sa volonté de partager son savoir-faire et d’explorer des pistes de collaboration avec la Bosnie-Herzégovine. Par ailleurs, l’exploration géologique, l’extraction et le traitement des minéraux ont également été évoqués comme des secteurs de coopération à long terme, visant à valoriser les ressources naturelles abondantes dont disposent les deux pays.
Le ministre Mohamed Arkab a réaffirmé la position de l’Algérie en tant que leader régional dans le secteur énergétique et a souligné la nécessité de mobiliser des investissements étrangers afin de développer les infrastructures énergétiques du pays. Il a insisté sur l’importance des partenariats internationaux pour garantir l’innovation, la durabilité et l’efficacité des projets énergétiques futurs.
Si cette visite constitue un signal positif pour l’avenir des relations énergétiques entre la Bosnie-Herzégovine et l’Algérie, plusieurs défis demeurent. Bien que l’accent ait été mis sur les énergies renouvelables, l’Algérie reste fortement dépendante de ses hydrocarbures, ce qui pourrait complexifier la transition vers un modèle énergétique plus durable. En effet, le développement des énergies renouvelables nécessite des infrastructures modernes, des investissements massifs et un cadre réglementaire stable, autant d’éléments qui restent à renforcer dans le contexte algérien.
D’autre part, la coopération dans le domaine du nucléaire civil, bien que stratégique, reste floue. Le développement de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques implique des investissements colossaux et une réglementation stricte, notamment en matière de sécurité et de gestion des déchets radioactifs. Il aurait été pertinent d’apporter davantage de précisions sur les projets concrets envisagés dans ce secteur, notamment en ce qui concerne le cadre légal et les infrastructures nécessaires.
Enfin, bien que le renforcement des partenariats internationaux soit un levier essentiel pour la croissance économique, il est impératif d’intégrer une réflexion critique sur la durabilité environnementale des projets en cours. La diversification énergétique ne doit pas seulement répondre à des enjeux économiques, mais également s’inscrire dans une démarche globale de lutte contre le changement climatique. Une meilleure transparence sur les impacts environnementaux de ces initiatives, ainsi que des engagements clairs en faveur d’une transition énergétique équilibrée, seraient nécessaires pour garantir la viabilité de ces accords à long terme.
