Les prix du pétrole brut ont connu une volatilité marquée cette semaine, oscillant entre hausses ponctuelles liées aux tensions géopolitiques et pressions baissières provoquées par les anticipations de l’OPEP+ sur la production mondiale.
Vendredi, les contrats à terme sur le West Texas Intermediate (WTI) ont progressé de 0,7 % pour clôturer à 60,88 dollars le baril, tandis que le Brent pour livraison en décembre a également gagné 0,7 %, s’établissant à 64,53 dollars le baril. Cette légère hausse intervient malgré une tendance générale à la baisse sur la semaine, avec une chute de 7,4 % pour le WTI et de 8,3 % pour le Brent, ce qui constitue la plus forte baisse hebdomadaire depuis juin.
L’élément déclencheur de cette reprise ponctuelle est la déclaration du président américain Donald Trump. Il a adressé un ultimatum au Hamas, lui enjoignant d’accepter son plan visant à mettre fin au conflit de Gaza avant dimanche soir, sous peine de « graves conséquences ». Parallèlement, Trump a réaffirmé son soutien total à Israël dans le cas où le Hamas rejetterait l’accord. Ces déclarations ont ravivé la prime de risque sur le pétrole, les investisseurs craignant un possible élargissement du conflit dans une région cruciale pour l’approvisionnement énergétique mondial.
À ces tensions s’ajoute la situation en Ukraine, qui a revendiqué une attaque contre la raffinerie russe d’Orsk, proche de la frontière kazakhe. Bien que cette attaque soit ciblée, elle contribue à l’incertitude sur le marché et accentue les inquiétudes liées à la stabilité des flux pétroliers dans la région.
Malgré ces facteurs géopolitiques, les pressions baissières restent prégnantes. Le marché anticipe une possible accélération de la reprise de production par l’OPEP+, avec des rumeurs selon lesquelles l’alliance pourrait ajouter jusqu’à un demi-million de barils supplémentaires par jour lors de sa réunion prévue le 5 octobre. Selon les analystes de Goldman Sachs et d’ING, cette décision exercerait une pression supplémentaire sur les prix, même si certains fondamentaux continuent de soutenir le marché.
Parmi ces facteurs de soutien figurent la demande soutenue des marchés asiatiques, l’exposition de la production russe à des risques de baisse, et le niveau historiquement bas des stocks de pétrole brut américains, tombés à leur plus bas niveau en huit mois. Toutefois, Bloomberg souligne des signes d’une offre excédentaire : entre 6 et 12 millions de barils de pétrole du Moyen-Orient sont restés invendus lors du dernier cycle du marché spot, les acheteurs traditionnels que sont l’Inde et la Chine n’ayant pas racheté ces cargaisons dans le contexte actuel.