Les prix du pétrole ont chuté jeudi, l’effet des réductions tarifaires américaines sur les produits chinois ayant été largement neutralisé par l’incertitude persistante sur la guerre commerciale et par les perspectives d’une production accrue de l’OPEP+.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a reculé de 20 cents, soit 0,31 %, à 64,72 dollars, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) a baissé de 0,33 %, à 60,28 dollars, après une légère progression la veille, selon Energy Press.
À l’issue de ses entretiens avec Xi Jinping en Corée du Sud, Donald Trump a annoncé une réduction des droits de douane américains sur les produits chinois, de 57 % à 47 %. En contrepartie, la Chine s’est engagée à reprendre ses achats de soja américain, à maintenir ses exportations de terres rares et à lutter contre le trafic illégal de fentanyl.
Pour les experts du marché, cette mesure constitue une pause dans la guerre commerciale plutôt qu’un véritable accord.
« Le marché prend désormais conscience de la réalité, il ne s’agit que d’une pause dans le conflit, et non d’un accord commercial majeur », souligne Vandana Hari, analyste chez Vanda Insights.
Parallèlement, la Réserve fédérale a abaissé ses taux d’intérêt mercredi pour soutenir la croissance économique. Bien que cette décision ait été attendue, la Fed a précisé qu’il s’agirait probablement de la dernière baisse de l’année, la paralysie des services gouvernementaux américains limitant la collecte de données économiques.
« La décision de la Fed signale un changement de cap politique, avec un accent mis sur le soutien et le rétablissement progressif de l’inflation, ce qui pourrait donner un coup de pouce aux marchés des matières premières sensibles à la croissance », écrit Claudio Galimberti, économiste en chef chez Rystad Energy.
La légère hausse des prix ces derniers jours avait été soutenue par une baisse plus importante que prévu des stocks américains. Selon l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), les réserves ont diminué de 6,86 millions de barils, s’établissant à 416 millions pour la semaine se terminant le 24 octobre, contre 211 000 barils prévus.
Malgré cette contraction, les indices pétroliers sont en voie de connaître un troisième mois consécutif de baisse, avec un recul attendu de plus de 3 % en octobre.
Le marché se tourne désormais vers la réunion de l’OPEP+ prévue le 2 novembre. L’alliance pourrait annoncer une augmentation de l’offre de 137 000 barils par jour pour décembre.
Depuis avril, l’OPEP+ a ajouté plus de 2,7 millions de barils par jour, soit environ 2,5 % de l’offre mondiale, compensant près de la moitié des baisses enregistrées les années précédentes.
Entre un accord commercial limité et une surabondance d’offre persistante, le marché pétrolier reste donc tendu et sans direction claire, suspendu aux prochains arbitrages géopolitiques et aux décisions de production de l’OPEP+.



























