Mercredi 12 novembre 2025, les prix du pétrole ont accentué leur repli, effaçant le rebond de la veille suscité par l’espoir d’une levée du blocage budgétaire aux États-Unis. Le Brent pour livraison en janvier a cédé 1,49 $ (-2,3 %), à 63,67 $ le baril, tandis que le WTI américain pour décembre a perdu 1,52 $ (-2,5 %), à 59,52 $.
Depuis avril 2025, l’OPEP+ a progressivement relevé sa production. Son dernier rapport mensuel révèle une offre mondiale prévue pour le troisième trimestre supérieure de 500 000 barils par jour aux estimations d’octobre, ravivant les craintes de surabondance. La demande mondiale devrait croître modestement, de 1,3 million de barils par jour en 2025 à 1,4 million en 2026, une hausse insuffisante pour absorber l’excédent alors que les stocks restent abondants. Le marché demeure sous pression ; les investisseurs, prudents, anticipent un poids persistant de l’offre excédentaire. Standard Chartered résume : « L’ambiance reste globalement négative », la production accrue et les stocks élevés limitant tout rebond durable.
La fin du shutdown fédéral américain – le plus long de l’histoire récente – avait initialement dopé les anticipations de demande, via la réouverture des agences et le redémarrage des transports à l’approche des fêtes. Mais l’incertitude persiste : la Chambre des représentants doit encore adopter le projet de loi de financement, qui nécessite la signature présidentielle pour entrer en vigueur. Cet effet de soutien reste donc limité, renforçant la volatilité hebdomadaire.
Sur le plan des perspectives à moyen et long terme, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a modifié sa méthodologie en abandonnant les projections fondées sur les engagements climatiques pour se concentrer sur les politiques effectivement mises en œuvre par les États. Cette approche pragmatique reflète un réalisme économique, tout en mettant en lumière la contradiction persistante entre les ambitions climatiques affichées et la consommation réelle de pétrole. Selon les scénarios de l’AIE, la demande mondiale pourrait se stabiliser vers 2030, mais pourrait continuer à croître jusqu’en 2050 dans le scénario le moins ambitieux, indiquant que le marché pourrait rester tendu pendant plusieurs années si les investissements et les politiques énergétiques ne suivent pas les besoins réels.
Au-delà des dynamiques de l’offre et de la demande, le marché reste également influencé par les sanctions occidentales contre la Russie, dont l’impact sur les exportations de pétrole reste incertain. Selon Mind Energy, « une incertitude plane sur la capacité de Moscou à approvisionner le marché », ce qui renforce la volatilité. Par ailleurs, la décision de l’OPEP+ de maintenir ou d’augmenter sa production malgré des stocks déjà élevés accentue les inquiétudes concernant un excédent mondial, un facteur clé expliquant la forte chute des prix observée récemment..



























