Un avion de transport militaire turc C-130 Hercules s’est écrasé le mardi 12 novembre 2025 dans l’est de la Géorgie, non loin de la frontière azerbaïdjanaise, coûtant la vie aux vingt militaires turcs à bord. Parti de Gandja (Azerbaïdjan occidental) à la mi-journée en direction de Merzifon (Turquie), l’appareil a disparu des radars peu après être entré dans l’espace aérien géorgien, avant de s’écraser dans une plaine sans relief, à quelques kilomètres de la frontière avec l’Azerbaïdjan.
Mercredi, les autorités turques et géorgiennes ont récupéré dix-neuf corps sur le site du crash. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré lors d’une réunion de l’AKP : « Nous avons retrouvé les corps de dix-neuf de nos martyrs. Les recherches se poursuivent pour retrouver le dernier. Je demande à chacun de ne pas prêter attention aux théories qui circulent sur les réseaux sociaux et qui exploitent cette tragédie à des fins politiques. »
Les victimes étaient composées de l’équipage et de techniciens de maintenance de chasseurs F-16, rentrant d’un défilé militaire à Bakou pour le Jour de la Victoire, célébrant la reconquête de Choucha dans le Haut-Karabakh en 2020, auquel Erdogan avait assisté avec ses ministres de la Défense et des Affaires étrangères ainsi que le chef du renseignement.
Le C-130 Hercules, quadrimoteur à turbopropulseurs fabriqué par Lockheed Martin, est utilisé pour le transport tactique, le ravitaillement et les missions d’assaut aéroporté. Cet appareil, initialement en service en Arabie Saoudite depuis 1968, avait intégré l’armée turque en 2010 et appartient à la 12ᵉ base aérienne de Kayseri. Avec plus de 2 600 exemplaires encore en service dans le monde, il reste un élément clé de la flotte aérienne turque.
Les premières constatations de l’enquête, rapportées par l’agence Azerbaijani Report, excluent tout acte hostile : « Aucune perforation ni dommage compatible avec un tir n’a été relevé, aucun explosif n’était à bord et aucune intervention extérieure n’a été enregistrée pendant l’escale de deux heures à Gandja. » Des vidéos amateurs montrent l’avion en vrille, émettant un panache de fumée blanche, puis partiellement désintégré avant l’impact, avec une épaisse colonne de fumée noire s’élevant au moment du crash.
Une enquête approfondie a été immédiatement ouverte par une commission géorgienne, en coordination avec des experts turcs et américains (Lockheed Martin). Les boîtes noires — enregistreur de vol et enregistreur de voix — ont été retrouvées intactes et sont actuellement analysées. Les hypothèses envisagées incluent une défaillance structurelle, une perte de contrôle (vrille), ou un problème moteur ou hydraulique. Le décryptage des enregistreurs devrait prendre entre 48 et 72 heures, et un rapport préliminaire est attendu en fin de semaine, suivi d’une communication officielle conjointe Ankara-Tbilissi.
Le site du crash, une plaine agricole entourée de collines, a été sécurisé pour permettre les opérations de récupération et l’inspection des débris. L’ampleur de l’impact et l’état de l’épave témoignent de la violence du choc.
Dans l’attente des résultats, les autorités appellent au recueillement et à la prudence face aux rumeurs, insistant sur le fait que seule l’analyse scientifique des boîtes noires et des débris permettra d’éclairer les circonstances exactes de ce drame meurtrier.


























