Le président français, Emmanuel Macron, a lancé un avertissement contre les dirigeants libanais les accusant de ne vouloir servir que leurs propres intérêts et a qualifié l’échec des négociations internes pour la formation d’un nouveau gouvernement de « trahison collective ».
Néanmoins, Macron a promis qu’il continuerait à travailler pour éviter un effondrement politique dans l’État du Moyen-Orient. Beaucoup, cependant, pensent que si son plan échoue, il n’y aura pas d’autre alternative.
Le Premier ministre libanais désigné, Mustapha Adib, a démissionné le samedi 26 septembre, après avoir échoué à mettre en place un gouvernement non partisan. La nouvelle est un coup dur pour le projet français de rassembler les différents leaders sectaires libanais pour s’attaquer à la crise et construire un exécutif unifié. « J’ai honte des dirigeants politiques libanais », a déclaré sans ambages Macron lors d’une conférence de presse à Paris. « Les dirigeants de Beyrouth n’ont pas voulu, de manière claire et résolue, respecter les engagements pris avec la France et la communauté internationale. Ils ont décidé de trahir leurs promesses », a-t-il ajouté.
Pour la première fois, d’ailleurs, le président français a directement remis en question le rôle du mouvement chiite Hezbollah et l’influence de l’Iran, affirmant que le groupe devrait, à ce moment, lever son ambiguïté en ‘ arène politique. « Le Hezbollah ne doit pas penser qu’il est plus puissant qu’il ne l’est. Il doit montrer qu’il veut respecter tous les Libanais. Ces derniers jours, cependant, il a clairement montré le contraire », a déclaré Macron. Le président français, soulignant le caractère contradictoire du mouvement chiite, qui définissait à la fois « une armée en guerre avec Israël, une milice effrénée contre les civils en Syrie et un parti respectable au Liban », a finalement déclaré devant le public: « Il y a c’est une question que nous posons au Hezbollah et à nous-mêmes.
Adib a été choisi le 31 août pour former un gouvernement d’unité, après que Macron eut donné son consentement à la nomination. Selon la feuille de route française, le nouvel exécutif était censé approuver une série de mesures pour lutter contre la corruption et mettre en œuvre les réformes nécessaires pour recevoir des milliards de dollars d’aide internationale et réparer une économie écrasée par une dette énorme. Cependant, une impasse s’est créée presque immédiatement suite à la demande des deux principaux groupes chiites libanais, Amal et Hezbollah, de nommer une multitude de ministres, dont celui des Finances, destinés à jouer un rôle important dans l’élaboration des plans de sauvetage pas cher. Macron, qui a également critiqué l’ancien Premier ministre sunnite musulman, Saad al-Hariri, il a particulièrement critiqué les dirigeants chiites pour avoir bloqué les tentatives de formation d’un gouvernement avant la date limite de mi-septembre. Le président français a toutefois déclaré qu’il convoquerait divers partenaires internationaux, dans les 20 jours, pour évaluer les efforts futurs et tenir une conférence sur l’aide économique d’ici la fin du mois d’octobre.
Qualifiant les nouvelles de ces derniers jours de « trahison », Macron a déclaré que les dirigeants politiques libanais avaient choisi de « remettre le pays au jeu des puissances étrangères », déstabilisant davantage la région. Interrogé sur la question de savoir si des sanctions étaient sur la table, le président français a déclaré qu’il ne les envisagerait qu’à un stade ultérieur, en combinaison avec d’autres mesures, car pour le moment il serait difficile de voir leur utilité. « L’initiative française persistera. Mon engagement ne faiblira pas », a assuré Macron.