Au moins 27 personnes sont mortes en tentant de traverser la Manche en canot pneumatique, qui relie la France à la Grande-Bretagne. Les trafiquants d’êtres humains impliqués ont été arrêtés, mais la traite dans la région reste un problème urgent.
Il s’agit du nombre de migrants morts le plus élevé jamais enregistré sur l’étroite route maritime qui sépare les deux pays. Avant le 24 novembre, tout au long de 2021, 14 personnes au total s’étaient noyées en tentant d’atteindre les côtes britanniques, selon un responsable de la préfecture maritime locale. En 2020, un total de 7 morts et 2 disparus, alors qu’en 2019 le nombre de morts était de 4. Le canal est l’une des routes maritimes les plus fréquentées au monde et les courants dans cette zone sont particulièrement forts. Néanmoins, les organisations criminelles profitent de la peau des migrants et des réfugiés, surchargeant des canots pneumatiques inadaptés à ce type de traversée dans des conditions climatiques loin d’être idéales.
Selon les pêcheurs locaux, le 24 novembre, plus de personnes que d’habitude ont embarqué sur les côtes françaises pour profiter de la mer calme, alors même que l’eau était très froide. L’un d’eux a ajouté qu’il avait remarqué deux petits radeaux, l’un avec des personnes à bord et l’autre vide. Un autre témoin a appelé à l’aide lorsqu’il a vu les corps d’au moins 15 personnes flotter dans l’eau immobile. Les nationalités et identités des migrants ne sont pas connues pour le moment.
Les gouvernements de France et de Grande-Bretagne se sont mutuellement blâmés à la suite du terrible événement. Le Premier ministre britannique Boris Johnson s’est dit « choqué et bouleversé » et a appelé Paris à faire davantage pour dissuader les gens de tenter la traversée. Les gangs de passeurs « s’en sortaient littéralement avec un meurtre », a-t-il ajouté. D’autre part, le président français, Emmanuel Macron, a déclaré que Londres doit cesser de politiser la question pour assurer son propre avantage. « La France ne permettra pas que la Manche devienne un cimetière », a déclaré le président. Dans le même temps, le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a rappelé que la Grande-Bretagne doit également faire partie de la réponse à ce phénomène. Selon Darmanin,
En outre, Macron a également déclaré que l’agence des frontières de l’UE Frontex devrait obtenir plus de moyens financiers pour protéger les frontières extérieures du bloc, contribuant ainsi à empêcher les migrants de se rassembler sur les rives nord de la France. Le nombre de migrants tentant de traverser la Manche vers la Grande-Bretagne n’a cessé d’augmenter depuis fin 2018. Les arrivées de cette année au Royaume-Uni, dans de petits bateaux, par mer, ont déjà dépassé le total de 2020, alors qu’il s’agissait de 9 500 traversées ou tentatives de traversées ont été enregistrées, quatre fois plus qu’en 2019.