Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exprimé lundi son soutien à la création d’un organisme de surveillance de l’intelligence artificielle (IA) similaire à l’Agence internationale de l’énergie atomique.
Lors d’une conférence de presse au siège de l’ONU à New York, M. Guterres a déclaré : « J’ai l’intention de créer un organe consultatif de haut niveau sur l’intelligence artificielle pour préparer sérieusement les différentes sortes d’initiatives que nous pourrons prendre (…) Je serais favorable à l’idée qu’on puisse avoir (…) une agence qui, je dirais, s’inspire de ce qu’est aujourd’hui l’Agence internationale de l’énergie atomique. »
M. Guterres a souligné la nécessité de remédier aux dommages importants causés par les plateformes numériques pleines de désinformation, tout en exprimant des inquiétudes quant aux progrès de l’IA. Il a proposé comme solution le recours à un code de conduite international.
Tout en reconnaissant que les avertissements concernant l’IA étaient « assourdissants », le chef de l’ONU a souligné qu’ils ne devaient pas détourner l’attention des dommages existants infligés par la technologie numérique. « Ils ne doivent pas nous distraire des dommages que la technologie numérique cause déjà à notre monde », a-t-il déclaré.
Antonio Guterres a souligné le grave préjudice mondial causé par la prolifération de la haine et des mensonges dans l’espace numérique, notant que « la prolifération de la haine et des mensonges en ligne provoque déjà maintenant de graves préjudices à l’échelle mondiale ».
Il a également souligné que tout ceci « alimente les conflits, la mort et la destruction » et « menace la démocratie et les droits de l’Homme ».
Pour l’avenir, M. Guterres a révélé qu’un code de conduite des Nations Unies pour l’intégrité de l’information sur les plateformes numériques était en cours d’élaboration en vue du prochain « Sommet du futur » de l’ONU prévu pour 2024.
Il a avancé plusieurs propositions, notamment en appelant les gouvernements, les entreprises de la tech et les autres parties prenantes à s’engager à s’abstenir d’utiliser, de soutenir ou d’amplifier la désinformation et les discours de haine à quelque fin que ce soit. Il a également exhorté à une application cohérente de politiques et de ressources par les plateformes numériques du monde entier, afin d’éliminer les doubles standards qui permettent aux discours de haine et à la désinformation de prospérer dans certaines langues et certains pays.
Enfin, il a réclamé un engagement des plateformes numériques pour s’assurer que tous les produits tiennent compte de la sécurité, de la confidentialité et de la transparence.
« Les annonceurs – qui sont profondément impliqués dans la monétisation et la diffusion de contenus préjudiciables – devraient assumer la responsabilité de l’impact de leurs dépenses », a souligné Antonio Guterres.
Le secrétaire général de l’ONU a en outre souligné que « la désinformation et la haine ne devraient pas générer une exposition maximale et des profits massifs ».