La junte militaire au Niger a annoncé son intention de poursuivre en justice l’ancien président déchu, Mohamed Bazoum, ainsi que plusieurs membres de son cabinet, pour des accusations de « haute trahison » et d’atteinte à la sécurité intérieure et extérieure du pays . Cette décision fait suite aux rencontres du président déchu avec des dirigeants internationaux, suscitant des préoccupations quant à leur impact sur la sécurité nationale.
Dans un communiqué relayé par le portail nigérien Le Sahel, la junte militaire a confirmé que le gouvernement nigérien a recueilli des preuves substantielles pour engager des poursuites devant les autorités compétentes contre l’ancien président et ses associés locaux et internationaux. Les accusations portées contre eux concernent notamment les interactions du président déchu avec d’autres chefs d’État étrangers et des représentants d’organisations internationales.
La junte a tenu à souligner son engagement envers le respect des lois du pays tout au long de ce processus judiciaire. Elle a également affirmé son attachement au respect des droits de l’homme ainsi qu’aux « valeurs traditionnelles et religieuses ».
Cependant, la junte militaire a rejeté les allégations du président déchu selon il aurait été « enlevé ». Elle a nié toute intrusion militaire dans sa résidence présidentielle et a rappelé que le président déchu dispose de moyens de communication intacts.
La junte a également évoqué l’état de santé du président déchu en fournissant des informations sur les visites médicales régulières effectuées par son médecin personnel. Selon la junte, le dernier examen médical n’a révélé aucun problème de santé majeur.
Dans le même temps, la junte militaire a exprimé sa préoccupation concernant une « campagne d’intoxication et de désinformation » visant à déstabiliser le pays et à justifier d’éventuelles interventions militaires extérieures. Elle a critiqué les sanctions imposées par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qu’elle considère comme « illégales » et « inhumaines », car elles utilisent l’approvisionnement en produits médicaux et alimentaires de base , ainsi que l’électricité.
La junte a plaidé en faveur d’une solution diplomatique à la crise politique et a rejeté toute intervention militaire de la CEDEAO. Cette annonce intervient alors que la région fait face à des tensions politiques et à des changements de leadership suite au coup d’État survenu le 25 juillet.