L’armée française a formellement démenti mardi avoir demandé l’autorisation de l’Algérie pour utiliser son espace aérien dans le cadre d’une opération militaire au Niger. Simultanément, le chef de la mission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) au Niger a qualifié de « fructueuse » la réunion avec le conseil militaire.
Cette situation survient alors que le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a annoncé la suspension immédiate de l’adhésion du Niger à toutes les activités de l’Union. L’Union africaine a également réaffirmé son refus de toute ingérence extérieure, que ce soit d’États ou de compagnies militaires, dans les affaires du continent.
Une source de l’armée française a confié à Reuters que Paris n’avait en aucun cas formulé une demande pour l’utilisation de l’espace aérien algérien dans le cadre d’une opération militaire liée au Niger.
La France maintient environ 1 500 soldats au Niger. Bien que la nature précise de l’opération à laquelle l’Algérie faisait référence ne soit pas encore claire, Paris n’a pas évoqué une intervention militaire pour renverser le coup d’État au Niger.
La radio officielle algérienne avait déjà évoqué que l’Algérie avait refusé une demande de la France d’autoriser ses avions militaires à utiliser son espace aérien pour une opération militaire au Niger.
Selon les informations diffusées par la radio algérienne, la France serait sur le point de mettre à exécution ses menaces envers le conseil militaire du Niger, évoquant la possibilité d’une intervention militaire si le président Mohamed Bazoum n’était pas libéré.
Dans un contexte plus large, la présence militaire française en Afrique de l’Ouest s’affaiblit face à une série de coups d’État dans la région du Sahel depuis 2020.
Les forces françaises ont été chassées du Mali et du Burkina Faso, et l’opposition à l’égard de la France s’est accumulée dans les rues de Niamey depuis le coup d’État du 26 juillet. Cette situation coïncide avec une montée en puissance de l’influence russe dans la région.
En Afrique, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a pris la décision de suspendre immédiatement le Niger de toutes les activités de l’Union. Cette mesure s’inscrit dans la solidarité totale de l’Union africaine avec la CEDEAO, qui s’engage à rétablir diplomatiquement l’ordre constitutionnel au Niger.
Dans un communiqué, le Conseil a ajouté qu’il examinait la décision de la CEDEAO de préparer des troupes pour le déploiement au Niger, et a noté que la Commission africaine évaluerait les retombées de cette décision.
Le communiqué appelle les États membres de l’Union africaine à s’abstenir de toute action susceptible de légitimer le régime illégitime au Niger.