De plus en plus de voix, tant civiles que policières, se lèvent pour exiger le départ et l’arrestation de Frantz Elbé, le chef de la police nationale d’Haïti, à la suite d’une nouvelle attaque violente perpétrée par des bandes armées dans la capitale du pays.
Les assaillants ont lancé une offensive contre un poste de police samedi matin, après avoir attaqué la commune de Gressier vendredi soir, dans la banlieue de Port-au-Prince. Cette série d’attaques a causé des blessures parmi les résidents, déclenché des incendies de véhicules et des pillages de maisons. De nombreux habitants ont fui vers les collines environnantes après avoir entendu des coups de feu pendant la nuit, et le bilan des victimes reste inconnu.
Cette attaque survient environ un mois après qu’une autre bande armée ait attaqué le centre de Port-au-Prince, entraînant la fuite de plus de 3700 personnes.
Face à cette situation critique, un porte-parole d’un syndicat de police, Garry Jean-Baptiste, a vivement critiqué le chef de la police nationale, le qualifiant d’incapable et d’incompétent. Il a affirmé que la police continue de subir des pertes en locaux, équipements et effectifs, avec au moins 30 postes de police attaqués et incendiés ces derniers mois. Jean-Baptiste a également accusé Elbé et d’autres hauts responsables de la police d’être complices des bandes armées.
Frantz Elbé n’a pas répondu aux demandes d’entrevue, mais la pression pour sa démission et une enquête officielle sur la crise actuelle s’intensifie, avec des appels à l’action de la part du nouveau conseil présidentiel de transition.
La commune de Gressier est sous le contrôle d’un chef de gang connu sous le nom de « Ti Lapli », chef du gang Grand Ravine, allié au puissant chef de gang Izo. Les gangs, dont celui de Destina, sont accusés de multiples crimes, dont des assassinats, des enlèvements et des viols.
André Michel, un vétéran de la scène politique, a déclaré sur la plateforme X que cette attaque récente contre Gressier souligne la nécessité d’une intervention internationale pour lutter contre les gangs en Haïti. Bien que l’arrivée de policiers kenyans soit retardée, des avions militaires américains ont atterri à Port-au-Prince ces dernières semaines, transportant des ressources et de l’équipement en vue d’une mission internationale imminente.