Le procès en appel de l’islamologue Tariq Ramadan, qui fait face à des accusations de viol et a été acquitté en première instance, débute ce lundi à Genève. L’islamologue avait été acquitté au bénéfice du doute il y a près d’un an presque jour pour jour par le Tribunal correctionnel de Genève, après avoir été soupçonné d’avoir abusé d’une femme, surnommée Brigitte dans les médias, près de quinze ans plus tôt dans un hôtel genevois.
À la veille de ce deuxième procès, le Pôle Enquête de la RTS a réexaminé le jugement de première instance, qui compte près de 70 pages et détaille le raisonnement des trois juges ayant prononcé l’acquittement.
Le jugement souligne l’absence d’éléments matériels probants, telles que des traces de sperme ou de sang, ainsi que l’absence de témoins directs des faits. Les déclarations de la plaignante, bien que relativement détaillées et constantes, présentent certaines imprécisions, mais cela est considéré comme usuel dans ce type d’affaires.
De plus, les événements ayant eu lieu entre le viol présumé en 2008 et le dépôt de plainte en 2018 ont compliqué l’établissement d’une version des faits claire et non influencée par le temps écoulé.
Les témoignages des personnes à qui la plaignante s’est confiée après les faits sont également sujets à des interprétations divergentes, ce qui rend difficile l’établissement d’un récit uniforme des événements.
Les constatations des deux médecins psychiatres consultés par la plaignante sont contradictoires, ce qui ajoute à la complexité de l’affaire.
Enfin, les échanges de messages entre la plaignante et Tariq Ramadan après les faits, où aucun besoin d’explication sur un viol ou de la violence n’est évoqué, ont été pris en compte dans le jugement.
Dans l’ensemble, le tribunal de première instance n’a pas pu établir au-delà de tout doute insurmontable que Tariq Ramadan aurait contraint la partie plaignante à subir des actes sexuels. La décision finale revient désormais aux juges de deuxième instance