L’Argentine est secouée par une affaire judiciaire d’envergure impliquant l’ex-président Alberto Fernández. Depuis le dépôt d’une plainte par son ex-conjointe, Fabiola Yañez, l’ancien chef de l’État (2019-2023) est confronté à des accusations sérieuses de violences physiques et psychologiques. Cette affaire a pris un tournant majeur avec la demande d’inculpation pour coups et blessures avec circonstances aggravantes.
La plainte de Fabiola Yañez, 43 ans, contre Alberto Fernández, 65 ans, a entraîné une interdiction de sortie du territoire pour l’ex-président ainsi qu’une interdiction de tout contact avec la plaignante. Selon le procureur Ramiro Gonzalez, les accusations pourraient inclure des délits de blessures légères et graves, ainsi que de menaces coercitives. Le procureur a requis l’audition de plusieurs membres du personnel de la présidence et la consultation de documents tels que les dossiers médicaux et les vidéos.
Le parquet met en avant le contexte de violence de genre, soulignant une relation asymétrique exacerbée par l’ascension politique de Fernández. Cette dynamique aurait, selon l’accusation, facilité les comportements répréhensibles allégués.
Fabiola Yañez a détaillé les abus répétés, le harcèlement et les violences physiques dont elle affirme avoir été victime tout au long de leur relation, évoquant des « gifles quasi quotidiennes » et une « coercition » ayant conduit à un avortement en 2016.
Alberto Fernández a réfuté ces accusations, affirmant qu’il n’a jamais exercé de violence physique sur Yañez et promettant de fournir des preuves de son innocence. Ses déclarations, faites dans le quotidien espagnol El Pais, incluent également des allégations de violence verbale à son encontre.
Cette affaire a provoqué une vague de réactions en Argentine, où les accusations ont été condamnées par de nombreux partis politiques, y compris ceux ayant soutenu Fernández. Le président ultralibéral Javier Milei a dénoncé ce qu’il perçoit comme une hypocrisie des péronistes, traditionnellement associés à la défense des droits des femmes.
Le camp péroniste a rapidement pris ses distances avec Fernández, tandis que la presse s’interroge sur la connaissance de ces violences au sein du parti. L’audition prochaine de Maria Cantero, secrétaire particulière de Fernández, pourrait révéler de nouveaux éléments à travers des photos et messages découverts lors d’une enquête distincte sur des malversations.
La demande d’inculpation et les révélations en cours pourraient avoir des implications significatives non seulement pour la carrière politique de l’ancien président, mais aussi pour la perception du mouvement péroniste et de ses engagements en matière de droits des femmes. Le déroulement du procès pourrait dévoiler des aspects cruciaux de cette affaire et influencer le climat politique argentin à long terme.