Après plus d’un mois de flottement depuis la démission de son gouvernement, le président Emmanuel Macron continue ses consultations politiques pour nommer un nouveau Premier ministre. La tâche est rendue complexe par une Assemblée nationale divisée en trois blocs, aucun ne disposant d’une majorité absolue.
La gauche, arrivée en tête lors des élections législatives de juillet, revendique le droit de former le nouveau gouvernement, en soutenant la candidature de Lucie Castets, une haute fonctionnaire. Toutefois, la coalition du Nouveau Front Populaire (NFP) se heurte à une opposition unanime de la droite, du centre et de l’extrême droite, qui qualifient son programme de « dangereux ». Cette position a été réaffirmée lundi par les représentants du Rassemblement National (RN), Marine Le Pen et Jordan Bardella, qui ont clairement exprimé leur opposition à tout gouvernement dirigé par la gauche.
Le président Macron, qui avait dissous l’Assemblée après sa défaite aux élections européennes de juin, semble hésitant à finaliser la nomination. Bien que les consultations avec les différents partis aient eu lieu, la nomination d’un Premier ministre semble encore lointaine. Le président Macron pourrait s’exprimer lundi soir et continuer les consultations mardi, selon l’Élysée. Cette situation survient à un moment crucial, alors que les Jeux paralympiques s’ouvrent mercredi et que Macron se prépare pour une visite en Serbie.
Le NFP exprime son mécontentement face à ce qu’il considère comme une lenteur inacceptable et des « manœuvres » de la part du président pour empêcher la gauche de gouverner. Fabien Roussel, du Parti Communiste, dénonce une « crise démocratique », tandis que Manuel Bompard de LFI menace de mobilisations et de la destitution de Macron si la gauche est écartée. Cependant, le manque de majorité absolue du NFP rend improbable l’option d’un gouvernement de gauche.
Les tentatives de former un gouvernement de centre-droit se heurtent également à des obstacles importants, notamment le manque de soutien de l’extrême droite. La nomination d’un nouveau gouvernement est devenue une question de plus en plus pressante, surtout avec l’échéance de la présentation du budget d’ici le 1er octobre.
Le chemin pour désigner un nouveau Premier ministre est semé d’embûches, et le président Macron doit naviguer à travers un paysage politique fragmenté et une crise démocratique croissante, tout en faisant face à des échéances cruciales.