Dans une décision qualifiée d’historique, le président autrichien Alexander Van der Bellen et le chargé Herbert Kickl, chef du Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ), un parti d’extrême droite, de l’ancien gouvernement après l’échec des négociations pour une coalition. Cette décision marque une première pour le parti, qui, bien qu’ayant participé à des gouvernements autrichiens depuis 2000, n’avait jamais dirigé les discussions pour la formation d’un exécutif.
Lors des élections législatives de septembre, le FPÖ est arrivé en tête avec près de 29 % des voix. Cependant, les pourparlers pour une coalition avec les conservateurs, sociaux-démocrates et libéraux se sont vendus par un échec. Face à cette impasse, le chancelier sortant, Karl Nehammer, a démissionné, laissant le président Van der Bellen confier à Kickl la responsabilité de bâtir un gouvernement, probablement en collaboration avec les conservateurs.
Cette nomination a suscité une vive opposition dans un parti de la population autrichienne. Des manifestations ont eu lieu à Vienne, où des slogans comme « Nazis dehors » et « Nous ne voulons pas d’extrémistes de droite » ont été scandalisés. Les critiques rappellent les origines controversées du FPÖ, fondées dans les années 1950 par d’anciens nazis, et pointent les déclarations polémiques de Kickl, connu pour son langage incendiaire et ses attaques personnelles, notamment envers le président Van der Bellen.
Herbert Kickl, qui a redressé le FPÖ après plusieurs scandales en 2021, devra maintenant convaincre qu’il peut diriger une coalition stable. Les analystes estiment qu’une alliance avec les conservateurs, mais sous la direction de l’extrême droite, est probable. Une telle coalition, si elle se concrétise, pourrait marquer un tournant pour la politique autrichienne et susciter des débats au sein de l’Union européenne.
Ce développement illustre les tensions croissantes entre la montée des partis populistes en Europe et les réactions d’un parti de la société qui craint un retour à des idéologies extrêmes.