Le président français, Emmanuel Macron, a déclaré lundi la détention de l’écrivain algérien Boualem Sansal, arrêté en novembre à l’aéroport d’Alger. Selon Macron, cette arrestation « arbitraire » ternit l’image de l’Algérie. Boualem Sansal, âgé de 75 ans, est accusé de crimes liés à la sécurité nationale par les autorités algériennes.
Dans un discours prononcé à l’Élysée devant les ambassadeurs français, Emmanuel Macron a déclaré : »L’Algérie, que nous aimons tant et avec laquelle nous partageons tant d’enfants et tant d’histoires, se déshonore en essentiellement un homme gravement malade de se faire soigner. »
Macron a qualifié Boualem Sansal de « combattant de la liberté » et a exhorté le gouvernement algérien à libérer l’écrivain, connu pour ses prises de position critiques envers l’autoritarisme et l’islamisme.
L’arrestation de Sansal survit dans un climat de relations tendues entre la France et l’Algérie. En décembre, le président algérien Abdelmadjid Tebboune s’est qualifié d’écrivain d' »imposteur » supposément envoyé par la France.
Ces tensions diplomatiques se sont intensifiées après que Macron a exprimé un soutien renouvelé au Maroc dans le différend concernant le Sahara occidental. Ce territoire combattu est revendiqué par le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, contre le Maroc qui en contrôle la majeure partie.
Boualem Sansal est une figure majeure de la littérature francophone. Lauréat du Grand Prix du Roman de l’Académie française en 2015 pour son ouvrage dystopique 2084, la fin du monde , il est un ardent défenseur de la liberté d’expression et une critique virulente de l’islamisme.
Mi-décembre, l’éditeur Gallimard avait révélé que l’écrivain avait été hospitalisé, suscitant de vives inquiétudes sur son état de santé en détention.
L’affaire Sansal est devenue un symbole des tensions entre la liberté d’expression et les régimes autoritaires. En critiquant ouvertement son emprisonnement, la France a pointé du doigt l’Algérie, mettant en évidence les restrictions croissantes aux droits fondamentaux dans le pays, tout en appelant à une solution diplomatique pour obtenir la libération de l’écrivain.