Suite au refus de l’Algérie d’accueillir un influenceur algérien expulsé par la France après des propos incitant à la violence, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a réagi fermement, évoquant la possibilité de sanctions contre l’Algérie. Alors que les relations bilatérales entre la France et l’Algérie semblent se détériorer, cette crise pourrait avoir des répercussions durables sur la coopération entre les deux pays, tant sur le plan diplomatique qu’économique. Dans ce contexte, la possibilité de sanctions pourrait marquer un tournant décisif dans cette relation déjà complexe.
Le 10 janvier, un influenceur algérien de 59 ans, surnommé « Doualemn », a été expulsé vers l’Algérie après avoir publié une vidéo controversée sur TikTok. Cependant, les autorités algériennes l’ont immédiatement renvoyé en France, invoquant une interdiction de territoire. Ce geste a été perçu comme un affront par Paris, exacerbant ainsi les tensions déjà existantes entre les deux pays.
Lors d’une visite à Nantes, Bruno Retailleau a qualifié la situation de « seuil extrêmement inquiétant », affirmant que la France ne pouvait plus tolérer un tel niveau de confrontation. Il a évoqué des mesures possibles, telles que la réduction des visas, la diminution de l’aide au développement ou encore la suspension de certaines coopérations bilatérales.
De son côté, Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, a renchéri en déclarant que Paris « n’aura pas d’autre choix que de riposter » si Alger persiste dans cette posture.
Les tensions actuelles s’inscrivent dans un climat de relations déjà compliquées entre Paris et Alger, marqué par des désaccords sur la gestion du passé colonial, l’immigration et la sécurité. Le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a ajouté que l’Algérie cherche à « humilier la France », en faisant référence aux récentes arrestations de plusieurs influenceurs algériens accusés d’inciter à la violence. Des figures comme « Zazou Youssef » et « Imad Tintin » ont été arrêtées et font face à des poursuites judiciaires pour des accusations graves telles que l’apologie du terrorisme ou l’incitation à des actes de violence.
Ces derniers jours, quatre influenceurs algériens favorables aux autorités algériennes ont été arrêtés pour des vidéos soupçonnées d’appeler à des actes de violence en France. Parmi eux, « Doualemn », expulsé puis renvoyé en France par l’Algérie, « Zazou Youssef », connu pour ses propos extrémistes, et « Imad Tintin », accusé d’incitation à des actes terroristes.
L’Algérie détient également le romancier franco-algérien Boualem Sansal, une figure majeure de la littérature francophone moderne, arrêté à l’aéroport d’Alger en novembre. Le ministre de l’Intérieur a évoqué ce cas, soulignant que « un grand pays, un grand peuple, peut-il se permettre de garder en détention pour de mauvaises raisons quelqu’un qui est vieux et malade ? »
L’Algérie, qui a obtenu son indépendance en 1962 après une guerre de sept ans, reste marquée par des relations tumultueuses avec son ancienne colonie. Cette mémoire douloureuse continue de peser sur les échanges diplomatiques entre les deux pays, d’autant plus que l’Algérie et la France se trouvent sur des positions divergentes concernant des questions liées à l’histoire coloniale, l’immigration, et la sécurité.