L’Algérie a récemment convoqué l’ambassadeur de France, Stéphane Romatet, pour exprimer son mécontentement face à ce qu’elle considère comme un traitement « provocateur » et « dégradant » réservé à ses citoyens dans les aéroports de Paris. Le ministère algérien des Affaires étrangères a rapporté plusieurs témoignages de voyageurs algériens faisant état de mauvais traitements et de discriminations présumées infligées par la police aux frontières, notamment dans les aéroports de Charles de Gaulle et Orly. Parmi les accusations, il est évoqué des attentes excessivement longues, parfois plus longues que la durée du vol, ainsi que la fermeture sélective des guichets de visa, laissant un seul guichet ouvert pour les passagers algériens. Ces agissements ont été jugés inacceptables par les autorités algériennes, qui les considèrent comme contraires aux principes fondamentaux du respect des droits humains et de la dignité des voyageurs.
Les médias algériens ont attribué ces incidents à une attitude systématique qu’ils qualifient de « vindicatif » de la part des autorités françaises, en particulier du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Certains observateurs ont suggéré que ces traitements discriminatoires pourraient être le résultat d’une politique délibérée visant à stigmatiser les Algériens, certains évoquant même une volonté de représailles. Cette réaction immédiate de l’Algérie a exigé des mesures concrètes pour mettre fin à ces pratiques et garantir que les citoyens algériens soient traités avec respect et dignité à l’avenir.
Cette protestation intervient dans un contexte déjà tendu des relations diplomatiques entre la France et l’Algérie, exacerbé par des différends politiques persistants. La question du Sahara occidental, où la France soutient la proposition marocaine d’autonomie pour la région, tandis que l’Algérie soutient le Front Polisario, a aggravé les tensions. De plus, l’héritage historique de la colonisation et les conflits géopolitiques contemporains entre les deux nations compliquent davantage les relations bilatérales.
Il convient de noter que, bien que des erreurs administratives et des abus occasionnels puissent survenir lors des contrôles aux frontières, la réponse de l’Algérie peut paraître disproportionnée dans ce contexte. Plutôt que de se concentrer sur la résolution pragmatique de ces problèmes administratifs, l’Algérie a mis l’accent sur les accusations de discrimination systématique. Cette approche pourrait aggraver inutilement les tensions diplomatiques et détourner l’attention des autres défis plus urgents, tant internes qu’internationaux.
De plus, l’Algérie semble négliger le fait que les contrôles aux frontières relèvent de la compétence des autorités nationales de chaque pays. Plutôt que de se concentrer exclusivement sur la critique de la France, l’Algérie pourrait envisager une approche plus collaborative, en recherchant des solutions bilatérales pour améliorer les processus administratifs et l’expérience des voyageurs. Une coopération entre les autorités algériennes et françaises pourrait apaiser les tensions et éviter que de tels incidents ne se reproduisent.
Enfin, l’Algérie devrait également se pencher sur ses propres pratiques administratives, notamment en ce qui concerne la gestion des visas et des contrôles internes. En optimisant ses propres systèmes, l’Algérie pourrait réduire les obstacles pour ses citoyens lorsqu’ils voyagent à l’international, tout en favorisant des relations diplomatiques plus constructives avec ses partenaires étrangers.